"The assassination of Jesse James", western enneigé. L'histoire de la fin de Jesse James a été mainte fois portée à l'écran, au point de faire de Jesse James l'un des héros de western les plus exploités par la fiction américaine.
Le réalisateur néo-zélandais Dominik propose cette fois un drôle de film, classique et moderne, à la fois naturaliste et onirique, ouvert sur les grands espaces et fonctionnant en huis-clos.
Grand espaces avec de magnifiques paysages désolés et enneigés, mais huis-clos car finalement tout se passe vraiment dans la dernière heure du film (qui est très long) dans la maison de Jesse James, où chaque geste anodin semble compter, et surtout parce que ce qui intéresse le récit c'est la confrontation de James et des deux frères Ford.
Naturaliste par le soin apporté à la reconstitution de l'Amérique de 1880 - vêtements, vie quotidienne etc -, par le jeu des acteurs dont les personnages semblent d'une réalité palpable et évidemment par le traitement du scénario : pas de fusillades, de bagarres à n'en plus finir, de romantisme échevelé. Dominik suit à la lettre la réalité historique (voir ici la lettre du vrai Ford relatant l'assassinat) et pousse le film au-delà du crime attendu pour envisager la naissance de la légende. Mais onirique, le film l'est par le spleen qui se dégage des ambiances, des couleurs, des personnages (un peu minables, incapables de communiquer), par la photo très très belle (avec des effets parfois à la limite du précieux) avec des couleurs profondes et blafardes à la fois, des cadrages étudiés, des effets de flou ou de distorsion (par la vitre de la fenêtre par exemple), par l'effet terrible de solitude, d'isolement qui se dégage des lieux du récit.
Mais la réussite incontestable du film, de mon point de vue, ce sont les seconds rôles, qui sont d'une justesse incroyable, en particulier Dick chaipasquoi (interprété par Paul Schneider), jeune coq poético-débile, et les deux frères Ford (singulièrement Sam Rockwell), plus ou moins mutiques et idiots. Même Nick Cave apparait, en chanteur de saloon. Il faut enfin souligner que le doublage français (j'ai vu la vf malheureusement) n'est pas mauvais du tout.
3 commentaires:
C'est vrai que c'est long, c'est long, c'est long... mais bon Dieu c'est bon, c'est bon, c'est bon.
c'est long et c'est bon..
C'est marrant, je ne me rappelle pas de cette sensation de langueur.
D'un point de vue historique, je n'ai vu aucune faute de goût (à part Pitt qui a vraiment une trop belle gueule).
Enregistrer un commentaire