jeudi 31 mai 2007

Obrigado

J'apprends le portugais avec les Cansei De Ser Sexy.



... et l'anglais aussi, un peu.

Les vrais Bert et Georges au Far West

La Crainte avait commencé une série de strips en roman-photos. Pour une raison obscure, il a abandonné ce projet.

Voilà ce que ça donnait :


Espagne

Ma plus grande fierté du moment :



Et le résumé, quand même, si vous voulez savoir de quoi ça cause :

Todos los capitanes piratas depusieron las armas excepto El Halcón, hoy encarcelado. ¿Lo salvarán los antiguos bandidos, ahora convertidos en colonos? ¿Su tesoro permanecerá para siempre en paradero desconocido? En este mundo entre dos épocas, en una isla que ya no es el paraíso original de los descubridores, la agitación llega a su máximo apogeo... y dos extraños ornitólogos abrigan la esperanza de capturar al último dodo.

Pologne


Un mien ami - dont je tairais le nom, mais dont le prénom est Bertrand - est devenu spécialiste d'un réalisateur porno polonais.

Par la même occasion, il m'a envoyé une série d'affiches de films redessinées pour le besoin du public polonais. C'est assez bluffant.

Le jeu est de retrouver les titres originaux des films.









Bataille de singes

La Crainte et l'oeil qui ment se foutent sur la gueule.

mercredi 30 mai 2007

Mimo for ever !

Ca y est ! J'ai enfin la couverture de "Oedipica" !!! Yipi hi ! Merci à José "from Espana", vraiment.




Et toujours des extraits de Oedipica, mais je n'y panne rien, parce que j'ai fait boche en 1ere langue au collège :




lundi 28 mai 2007

Capiéri, suite


J'ai réussi à trouver d'autres dessins de Capiéri, en particulier de "Oedipica". Merci à José Trabajo (qui vit à Grenade) pour son aide.

Une planche (?) d'Oedipica, tout d'abord :

Et deux extraits que je n'ai pas su identifier (bien que José ait essayé de m'expliquer d'où ça venait, mais l'anglais et moi...) :



dimanche 27 mai 2007

Persépolis

Persépolis vient d'obtenir un prix à Cannes, et ça me fait bien plaisir.


Oh, je sais que La Crainte va me tomber dessus pour avoir osé écrire ça, mais oui, ça me fait bien plaisir, hé hé.

Oedipica

Je continue ma découverte de Mimo Capiéri, et en particulier de cette bd particulièrement débile qui semble être un hommage à Motörhead (et dont j'ai déjà parlé).

Jean-Louis de Cornélius m'a dit qu'il aimerait publier "Oedipica" un jour, mais que trouver les originaux relevait un peu de l'exploit.

J'ai trouvé un strip en espagnol sur le net. Enjoy :


samedi 26 mai 2007

Are teenage dreams so hard to beat ?

Lester Bangs, John Peel, Hervé Picart et moi sommes d'accord sur ce titre.

Voyages au Japon

C'est un peu chiant de parler des livres dont on connait les auteurs : si on en dit du bien, c'est de la flagornerie, si on en dit du mal, ce n'est pas très correct.
En même temps, c'est mon blog, je dis ce que je veux, les mecs, et à part ces deux idiots de Bertrand et Manu, personne ne viendra me voir déverser mon fiel ou cirer des pompes.

Bref, deux albums de bd qui racontent un voyage au Japon :





Le premier, c'est donc "Journal d'un fantôme", de De Crécy, chez Futuro, et c'est pas terrible. De Crécy, on le sait, pas besoin de la répéter 1000 fois, dessine vachement bien. Le problème, c'est qu'en BD, on s'en fout un peu des mecs qui déchirent leur race en dessin, s'ils n'ont rien à raconter. Et malheureusement, ce "journal d'un fantôme", c'est un peu les aventures d'un bobo misanthrope au Japon, puis au Brésil : nombrilisme, autocomplaisance, légère dépression, regard amer voire aigre sur le monde et ses habitants, bref, tout ce qui me fait chier dans l'autobiographie et singulièrement dans les carnets de voyage.

Ok, je force un peu le trait, ce n'est pas si mauvais que ça, d'autant qu'en vérité le livre se lit bien, du début à la fin, qu'il ne m'est pas tombé des mains et que graphiquement c'est souvent plus que pas mal. Mais enfin, quel foutu manque de générosité dans ce double récit de voyage ! Ca sent le renfermé dans ce bouquin, ça sent le mec pas heureux qui n'aime pas ce qu'il doit faire. Mais qui donc l'oblige à le faire ?


Le deuxième voyage au Japon est raconté par Sfar, dans ses fameux carnets. Celui-là s'appelle "Missionaire". Eh bien, voyez-vous, il est d'usage de dauber sur Sfar, son ultra-productivité, son côté mondain, son omniprésence médiatique, son dessin bâclé, son auto-satisfaction etc., sauf que voilà, il faudra bien se rendre à l'évidence : lire Sfar raconter ses voyages (Japon, USA) est plaisant, agréable, drôle. Même quand il est de mauvaise foi, qu'il se la pète un peu ou qu'il nous emmerde avec des considérations hors de propos, il est bon.

Et puis Sfar a deux qualités terribles qu'on retrouve encore dans ce bouquin : d'abord, il est généreux, c'est à dire qu'il s'intéresse au monde, qu'il va vers les gens, qu'il a toujours un regard curieux sur ce qui l'entoure (tout le contraire de De Crécy tel qu'il apparait dans son récit de voyage), ensuite, il est décomplexé, c'est à dire qu'il n'est pas un auteur de BD honteux. Sfar, il assume, il n'a pas la prétention d'être un écrivain ou un peintre, parce qu'il est mieux que ça : il est auteur de bd, il dessine comme il écrit, il écrit comme il dessine. Et moi, ça me fait plaisir de voir sa gueule à Cannes, ou de l'entendre pour la 1000eme fois interviouvé sur France Inter. Personne, avant lui, en BD, n'avait eu le culot d'y aller "là-bas", parce qu'avant lui, les auteurs de BD restaient avec l'idée qu'ils étaient d'honteux puceaux à moitié autistes.

Voilààààà.

Annobon


En glandant sur Google Earth, je suis tombé sur Annobon (Bonne année en portugais).

C'est une île minuscule, 6 km sur 2, qui se trouve, perdue, loin au large du Gabon.

Elle est découverte par les Portugais, au XVIeme siècle, qui s'en emparent et la rattacheront à Sao Tomé, puis l'échangeront contre un bout de Brésil aux Espagnols.

Mais la population d'Annobon, farouchement insulaire, ne l'entendait pas de cette oreille, et les Espagnols eurent toutes les peines du monde à administrer effectivement l'île.

Au XIXeme siècle, King Tom, roi de l'île se fait une réputation de sympathique et pittoresque alcoolique auprès des navigateurs anglais qui passent dans le coin.

L'île est considérée alors par tous les voyageurs comme une sorte de petit paradis, avec sa végétation luxuriante, ses arbres fruitiers, sa faune étonnante, ses baleines qui croisent non loin de ses rivages.

Bien qu'assez éloignée de Malabo, l'île devient une dépendance de la Guinée Equatoriale à l'indépendance. Elle retombe peu à peu dans l'oubli, et n'est ravitaillée qu'épisodiquement quand un cargo, tous les 6 mois ou plus, passe dans le coin.


Depuis, la junte au pouvoir en Guinée Equatoriale a décidé d'en faire le dépotoir des pays du Nord, et on vient y enterrer tout un tas de saloperies, comme par exemple les déchets nucléaires dont les occidentaux ne savent que faire.

An italian tribute to Motörhead


On a exhumé un bande-dessinée inédite de Mimo Capiéri. Sans doute un de ses derniers récit-illustré (jamais publié à ce jour).Il s’agit de « Oedipica », 10 planches qui devaient initialement être publiées, dans la revue "frigidaire".Comme son nom l’indique, « Oedipica » est une relecture du mythe d’Œdipe.C’est l’histoire de Valério Mulina, étudiant en histoire de l’art à Rome, au tout début des années 80. Valério Mulina décide de changer de sexe et devient la ravissante Valéria, une jeune femme très féminine, belle, désirable et fanatique de Motorhead. Impossible de déceler Valério dans Valéria (si ce n’est leur passion commune pour Motorhead).Même les anciens amis de Valério s’y trompent.Valéria passe ses nuits dans la Rome déjantée des années 80 ( sexe, drogue et rock’n roll sont son pain quotidien…) Valéria n’a plus que sa mère, son père ancien activiste des brigades rouges a disparu dans la nature lorsqu’elle (il) avait 3 ans. Quand elle découvre la nouvelle identité de son fils, la mère de Valério se suicide de honte.Culpabilisant, le jeune transsexuel se perd dans sa vie nocturne et la drogue.Un jour, alors que le groupe préféré de Valéria se produit dans la capitale italienne, elle rencontre dans une boîte de nuit un sosie vieillissant de Lemmy (chanteur de Motodrhead)… L'homme qui a 45 ans ne connaît pas le groupe de rock, en revanche il est très sensible au charme de Valéria... La jeune femme également tombe sous le charme, elle ramène l’homme dans son lit. Lors d'une conversation sur l'oreiller, Valéria comprend que le Lemmy romain n'est autre que son père disparu.Valéria a couché avec son géniteur... La jeune femme choquée, se rend au concert de Motorhead et se fait exploser les tympans en mettant sa tête contre les enceintes…
Olmo Mayakoff

Merci Olmo pour ces infos...

mercredi 23 mai 2007

La semaine de la chance

Une bonne affaire n'arrive pas seule : je reçois aujourd'hui une nouvelle affaire en or, mais du Bénin cette fois ! Bon sang, c'est bientôt la vie de château !

Bonjour, Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour cette intrusion qui peut paraître surprenante à première vue d'autant plus qu'il n'existe aucune relation entre nous.

Bonjour Jipé. Ah ben oui, je suis pour le moins surpris, parce qu'effectivement, je n'ai pas souvenir vous avoir rencontré...

Je fus Assistant Administratif et Financier au sein d’une société appartenant à un libanais ici à Cotonou République du Bénin.

Ah ces Libanais, y a pas un pays d'Afrique où ils ne sont pas là. Vous aviez une bonne situation, dites donc !

Celui-ci avait un compte courant et d’intérêt au sein d’une banque ici à Cotonou République du Bénin que personne ne soit au courant à part moi avant sa mort dans le crash d avion Boeing 727-200 le 25 décembre 2003 le long de l’océan atlantique à Cotonou République du Bénin.

Oh mon dieu ! C'est horrible ! C'a dû être des moments terribles pour vous. Je vous soutiens dans cette épreuve. Et en plus, il avait une totale confiance en vous, visiblement... Le brave homme.

Je souhaiterai vous employer en tant que son héritier pour procéder au transfert de cette importante somme qui loge présentement dans son compte bancaire, sur le votre et après nous aurons ensuite à la partager suivant un pourcentage qu’on arrêtera de commun accord car je ne pourrai personnellement pas agir entant qu’ayant droit ou héritier pour engager la procédure d’où votre intervention s’avère nécessaire.

Houla, moins vite Jipé, j'ai du mal à suivre.
Bon, si je comprends bien, on se partage le magot du Libanais à deux. Alors, pour le pourcentage, comme c'est quand même moi qui fais tout le boulot, je propose 85% pour mézigues et 15% pour vous. Le pourcentage peut vous sembler faible (surtout que c'est votre héritage), mais je crois que c'est l'usage dans ce genre de transaction (une récente copine ivoirienne pourrait vous le conffirmer).

Notez que je n’aurai aucune raison de vous obliger à entreprendre une affaire contre votre volonté mais sachez que c’est une opportunité qui nous permettra d’être en situation plus ou moins enviable.

Oui, mais si ça pouvait être "plus" enviable que "moins", ça m'arrangerait. Sauf bien sûr si vous m'obligez, ou là, alors, je n'ai pas le choix. Mais comme vous le dites, il n'y a aucune raison.

J’attends votre confirmation d’accord pour vous communiquer toutes les coordonnées de cette banque et celles concernant le défunt afin que vous puissiez enclencher le processus de réclamation des fonds en tant que son héritier auprès de la banque.

Pour moi, c'est ok ! Par contre, j'aurais besoin d'un peu de fonds d'avance pour enclencher le processus. Disons 15 000 euros. C'est possible ?

SincèrementJean P.SoganNB : pour raison de sécurité je souhaiterai que vous me répondiez pas mon Email personnel :jp_sogan2@yahoo.fr

Juré-craché, je serai discret comme une tombe, je n'ébruite pas notre affaire, et bien sûr je tiens votre mail secret. Faudrait pas voir que des gens mal intentionnés, voire motivé par le lucre, me piquent ce bon argent libanais.
A plute, Jipé.

Une occase en or

Dis donc, j'ai reçu un mail vachement intéressant. Je le copie ici, ça peut aussi vous intéresser, et je suis pas chien, je partage.
J'en profite aussi pour répondre à ma correspondante, parce que je suis poli.

Bonjour,
Permettez-moi de vous informer de mon désir d'entrer dans un rapport d'affaires avec vous. J'ai obtenu votre nom et contact dans mes recherches, je suis à la recherche d'une personne honnête et digne de confiance qui pourrait m'aider, tout comme mon père m'a dit de faire avant sa mort.

Chère Cynthia, tout d'abord bonjour aussi. Je suis très touché que vous ayez songé à moi, et tout à fait désolé pour votre papa qui devait, j'en suis sûr, être un type bien.

J'ai choisi votre nom parmi d'autres noms parce que je recherche une personne digne et honorable a qui je peux faire confiance pour cette affaire simple et sincère.

Ecoutez, vous me flattez. Laissez-moi remercier publiquement la personne qui vous a donné mon nom.

Je me nomme CYNTHIA MONIO et je suis la seule fille de mon défunt père qui était un négociant de café/cacao basé à Abidjan, la capitale économique de la côte d'ivoire avant qu'il soit empoisonné par ses associés d'affaires à une de leur rencontre pour discuter sur une affaire de cacao.

Mon dieu, cette histoire de cacao empoisonné me fait frémir. J'espère que vous avez contacté les autorités compétentes (en l'occurence le groupe Bolloré).

Depuis la mort de ma mère, mon père m'a pris si spécialement puisque étant devenue une orpheline.

Heu, qu'entendez-vous par "mon père m'a pris si spécialement" ? Si je peux me permettre, vous ne devriez pas vous laisser faire, même si votre maman est décédée...

C'est ainsi qu'avant la mort de mon père, il m'a secrètement appelé à son chevet à la clinique et m'a dit qu'il a une somme de 2.500.000 USD dans un compte bloqué dans une banque locale ici à Abidjan, et m'a confirmé que je suis l'héritière directe de cette somme en banque

Ptain, mais c'est génial !

et il m'a en outre expliqué que c'était à cause de cette richesse qu'il a été empoisonné par ses associés d'affaires, et que je devrais rechercher quelqu'un à l étranger dans un pays de mon choix qui pourrais m'aider à transférer mon argent et l'investir.

Ah ok. C'est pour ça que m'écrivez, alors ?

Je cherche honorablement votre assistance de manière à établir les documents légaux relatifs au transfert, obtenir ou mettre à ma disposition un compte bancaire où cet argent serait transféré, et enfin m'aider à investir dans un domaine profitable, l'immobilier par exemple et aussi m'aider à vous rejoindre là bas afin que je continue mes études.

Le truc, c'est que je suis pas trop bon en paperasserie administrative. Pour ce qui concerne le logement, je ne peux pas non plus trop vous accueillir, la maison est petite. Mais on doit pouvoir trouver quelqu'un, il faut que je cherche autour de moi.

Je suis disposé à vous offrir 15% du montant total comme récompense pour les dépenses que vous effectuerez, une fois le transfert effectif sur le compte que vous ouvrirez en mon nom ou sur un compte que vous mettrez à ma disposition.

C'est vachement gentil, Cynthia, vraiment. Mais je ne sais pas si je peux accepter, ça fait quand même une grosse somme. Attends, je calcule... Ca fait 375 000 dollars, soit à peu près 280 000 euros.
Bon, c'est vrai qu'une telle somme m'aiderait assez en ce moment...
Ecoutez, Cynthia, je ne dis pas non, il faut que j'y réfléchisse.

J'ai vraiment besoin de votre aide, sachez aussi que cette affaire ne durera que sept jours.Dans l espoir d'une suite favorable à ma demande, recevez l'expression de mes sentimentsrespectueux.

7 jours ? Ca veut dire que juste je réponds à ton mail et dans 7 jours, j'ai 280 000 euros ? C'est tentant, tout de même.
Allez, pour 20 000 euros de plus, c'est à dire 300 000 euros, je suis votre homme. On fait comme ça ?

A bientôt.Merci et que dieu vous bénisse.

A très bientôt, alors, et pareil pour Dieu et tout ça.

CYNTHIA MONIO

Oui, mais alors comment on fait ? C'est pas que je sois pressé ni rien, mais j'aimerais pas que ça me file sous le nez. A la limite, vous m'envoyez juste 15 000 euros d'avance, je commence les démarches et on finalise ça après, non ?
Cynthia ?
Cynthia ?
Cynthia, t'es où ?

dimanche 20 mai 2007

Droit de réponse

Monsieur Crainte croit bon de pouvoir ironiser sur Bon Scott, l'idole absolue de mon adolescence. Il y a des choses qu'on ne peut pas admettre, et même si ça me fait remettre encore un clip sur ce blog, je me devais de réagir...
Voilà le vrai Bon Scott, tel qu'en lui-même (et accompagné d'un frétillant orchestre australien) :




(ptain, mais Bonny, qu'est-ce que tu fous dans cette tenue ? En plus, on voit ta culotte, rhaaa la teuhon !)

samedi 19 mai 2007

"Exterminez toutes ces brutes"


Gallimard-Futuropolis vient de publier une nouvelle édition de "Au Coeur des ténèbres" de Conrad, illustrée et commentée par Stassen et Venayre.



J'avais lu le court roman (ou longue nouvelle) de Conrad, il y a une quinzaine d'années, mais j'en avais un souvenir un peu confus, qui mélangeait le passage africain du "Voyage au bout de la nuit" de Céline, l'oeuvre de Conrad et le film de Coppola.

Or, il y a quelques semaines, ce vieux Gael m'offre un roman de Jean Rolin, intitulé "L'Explosion de la durite".



Dans ce court roman, léger et cultivé, le narrateur accompagne une voiture depuis Barbès jusqu'au Congo dans le vague espoir de la vendre. C'est en fait surtout l'occasion d'un voyage en cargo vers Matadi, le grand port à l'embouchure du fleuve Congo. Rolin raconte tout ça avec humour et je dois dire que son roman est vraiment plaisant à lire.

Mais bon, ce n'est pas le sujet. Il se trouve que Rolin, durant son trajet, décide de relire "Au Coeur des ténèbres" de Conrad. Tiens, me dis-je, je devrais faire de même, d'autant que dans quelques semaines, je pars "là-bas" ou, en tout cas, juste à côté.



Et voilà pas que l'autre jour, je tombe sur un documentaire passionant, "Congo River", sur la remontée du fleuve, vers le coeur de cet immense pays qui sort à grande peine de plusieurs années de guerre.



Bref, cette réédition de Conrad - qui plus est illustrée par Stassen - tombait bien.

Je dois avouer que la lecture de Conrad m'a toujours parue difficile (je ne sais même plus si j'étais arrivé au bout de "Lord Jim"), et cette fois encore, le style pesant - à moins que ce ne soit la traduction ? -, les longues considérations métaphysiques, ont de nouveau suscité parfois une pointe d'ennui.


Mais "Coeur des ténèbres", pour reprendre le titre adopté par cette édition, est une oeuvre tellement mystérieuse qu'on ne peut s'empêcher de suivre jusqu'au bout Marlow remontant le fleuve.

L'art de l'écriture de Conrad, à mon humble avis, c'est celui de provoquer des images incroyables : un navire de guerre français qui bombarde la forêt uniforme, les têtes plantées sur la pallissade de Kurtz, les "sauvages" qui se devinent derrière les arbres, la pluie de flèches sur le vapeur, tout devient vision hallucinée.


Et puis la charge anti-colonialiste est étonnante, même si elle prend parfois une tournure déroutante, un siècle après (l'homme noir y apparait comme le "nègre" originel, sauvage et primitif).

Alors bien sûr, on repense à Apocalypse Now, qui reprend le thème fluvial de l'entrée progressive dans la sauvagerie, dans la perte de la civilisation, avec un Kurtz, chez Coppola, véritablement habité par Brando (et d'une manière très différente que dans l'oeuvre d'origine).





Mais le même thème, celui l'homme halluciné qui se perd dans sa confrontation avec la nature, se retrouve, à mon avis, de manière encore plus magistrale dans "Aguirre" de Herzog : jungle impénétrable, "sauvages" invisibles et omniprésents, bateau à la dérive sur un fleuve qui s'enfonce toujours plus au coeur des ténèbres, tout y est.



Et il me semble que Kinsky est encore plus frappadingue que Brando, même si les anecdotes des tournages des deux films se valent bien.



Ah oui, il faut ajouter que l'édition Futuro-Gallimard propose aussi une autre nouvelle - que je ne connaissais pas - de Conrad : "Un Avant-poste du progrès".


Deux espèces de Bouvard et Pécuchet belges débarquent dans un poste le long du fleuve. Ces deux parfaits imbéciles ont tôt fait de ne rien glander, et d'attendre patiemment qu'on vienne les rechercher tandis que l'employé africain se charge à sa manière de ramener de l'ivoire. C'est donc une sorte de huis-clos (tout se passe dans le poste de traite) à la fois drôle et terrifiant. Parce qu'évidemment, ça finit de manière tragique, après le passage d'une troupe de guerriers de la côte terriblement inquiétants.

La nouvelle est sans doute bien moins ambitieuse que "Coeur des ténèbres" mais aussi beaucoup plus lisible.
Et puis, la troupe des guerriers terrifiants vient de Luanda.

Adam Green - Dance with me

Oui, je sais, il ne faudrait pas que j'abuse avec les clips...

Bertrand

Avant ses films, avant son blog, avant même ce don pour les commentaires idiots sur les sites de ses amis, Bertand Mandico dessinait déjà.

Sa récente série de "Petite fille et le lapin" me réjouit. J'espère que ça sortira en livre.



Il faudrait peut-être qu'il songe à acheter un scanner, tout de même....


vendredi 18 mai 2007

C'est le plus beau

... et c'est le plus triste paysage du monde.




Stereolab : Jon Cage Bubblegum

Cosa nostra

Bertrand Mandico parle, dans L'oeil qui ment , d'un de ces dessinateurs farfelus comme seule l'Italie peut en produire : Mimo Capiéri.

Je ne connais pas bien son travail d'illustrateur pour le cinéma, mais ses planches (qu'on retrouve souvent bradées à Angoulême chez les vendeurs d'originaux) sont assez drôles et bizarres.

Je ne sais pas si un éditeur français aura un jour le courage de publier français une anthologie de Capiéri mais ça serait une initiative louable, tant ces fumetti de hall de gare ont l'air barré.


Les Moldy Peaches



Ca, c'est de la chorégraphie...

jeudi 17 mai 2007

Bitterkomix

Conrad Botes et Anton Kannemeyer (aka Joe Dog), mes deux copains d'Afrique du Sud, viennent de m'envoyer un super chouette bouquin intitulé "Big Bad Bitterkomix Handbook". C'est un épais recueil, particulièrement bien fichu, qui regroupe l'ensemble de leur travail de ces dernières années, en particulier pour leur revue de bd trash en afrikaans Bitterkomix (d'où le titre du recueil, 'voyez ?).

Je vous mets la couvrante, mais étrangement ce n'est pas celle du bouquin que j'ai reçu :




Conrad travaille beaucoup sur l'imaginaire white trash afrikaner, à base de religiosité, de rapports noirs/blancs et de désirs sexuels refoulés. C'est vraiment génial.




Normalement, Cornélius devrait publier bientôt un beau récit muet de Conrad, et L'Association un ou deux recueils sur Bitterkomix.



Anton s'était fait remarquer dans Comix 2000 par un pastiche saisissant de Tintin.


Je pense que les sorties françaises de ces différents bouquins devraient constituer un petit événement et feront découvrir la bd sud-africaine en Europe. Go, Bitterkomix, go !


mercredi 16 mai 2007

Le paradis dispersé

Les îles éparses sont des petites îles françaises inhabitées, éparpillées dans le canal du Mozambique, ou au large de Madagascar.
Ces petits bouts de terre peu connus étaient autrefois occupés par des météorologues, qui y partaient en mission, à 2 ou 3 pour plusieurs mois. Ils y vivaient et y travaillaient dans un isolement presqu'absolu, rompu seulement par le passage du transall de l'armée de l'air qui venait les ravitailler. Désormais, les postes météo sont automatisés, et seuls quelques militaires français y font des séjours.
Mon beau-père est ainsi parti en mission, pendant 4 mois, à Tromelin, dans les années 60.
Tromelin, c'est la plus désolée de ces îles, 1 km 700 de long sur 700 mètres de large, pas d'arbre, presque pas de végétation, une mer dangereuse, des tortues marines et plein d'oiseaux. Une photo aérienne donne une idée de ce petit paradis :

Les autres îles semblent plus accueillantes, même si on imagine qu'il vaut mieux avoir une vie intérieure d'une grande richesse pour y vivre...







Les histoires qui ont eu lieu sur ces îlots sont étonnantes : naufrages, robinsonnades, petits despotes coloniaux, crimes de sang etc...



Aujourd'hui, il semble très difficile de s'y rendre, et c'est dommage car j'y ferais bien un petit tour, accompagner les rares météos qui s'y rendent encore. Et en faire un livre. Je ne perds pas espoir.


Les photos sont tirées d'un excellent site, très complet sur le sujet.

Une histoire de guerre

Avec Brüno, on se lance dans une série de guerre. Le premier tome se passe à Madagascar en 1942. Ensuite, on verra, sans doute dans de petites îles de l'Océan Indien, avec des histoires de sous-marin allemand.

Les auteurs de bd ne font plus trop d'histoires de guerre, et c'est dommage, il y a eu de chouettes trucs, comme les Scorpions du désert de Pratt, avec ses longues discussions dans des fortins italiens oubliés, quelque part en Abyssinie.

Donc, notre série - dont nous n'avons pas encore trouvé le titre - va essayer de renouer avec le genre. Le premier tome s'appelle "Opération Ironclad", et débute en Afrique du Nord, un peu comme dans "Un Taxi pour Tobrouk" :

Mais c'est une fausse piste, puisqu'ensuite les deux héros partent à Madagascar :


Ce sera dans la collection "Poisson Pilote" de Dargaud.

dimanche 13 mai 2007

Dead Man - Neil Young


Neil Young - Dead Man
Vidéo envoyée par jesus_lizard

samedi 12 mai 2007

Savates deux-doigts et festivals rock

Parmi les endroits où on peut voir des concerts de rock à la Réunion, il y a la Ravine des Sables, du côté de l'Etang Salé. Mes dalons Gael et Pascale y organisent régulièrement des mini-festivals avec les groupes locaux.

Le prochain évènement a lieu en juillet, et célèbre comme il se doit la pendaison du pirate La Buse. L'affiche est signée Hippolyte :





Et chaque année, à des dates variables, c'est le Dr. Alexis Rock Festival. Cette andouille de Manu Brughera en avait dessiné les affiches :