mardi 27 mai 2008

Première impression

Pauline (et les loups-garous) chez l'imprimeur. Un reportage photographique de Stéphane Oiry.

dimanche 25 mai 2008

I walked with a zombie (last night)




La Crainte m'a indiqué ce très beau site de photos sur Haiti (et particulièrement sur les cérémonies vaudoues). Les Stone, le photographe, s'est rendu une cinquantaine de fois en Haiti ces 30 dernières années.

Le Che au Congo

Extraordinaire documentaire chez Arte Vidéo : "Cuba, une odyssée africaine" de Jihan El Tahri qui retrace l'engagement militaire de près de 500 000 cubains dans l'Afrique de la guerre froide.
La première partie retrace les itinéraires des deux grands héros romantiques et poignants des indépendances africaines, Patrice Lumumba et Amilcar Cabral, mais propose aussi de revenir sur l'épisode congolais du Che : images d'archives, témoignages congolais et cubains pour une aventure drôlatique et sacrément foireuse. Où comment une troupe de cubains, tous noirs, partie exporter la révolution internationaliste découvre le choc des cultures et l'Afrique centrale.


(Cabral et Castro)


Me reste à visionner la deuxième partie qui concerne plus particulièrement l'Angola.

(Au passage, je signale que Jean-Pierre Bemba vient de se faire arrêter en Belgique, sur ordre de la CPI, pour "crimes contre l'humanité")

vendredi 23 mai 2008

La grande sauterie



Sur le carton d'invitation aux armes de la République était mentionné "Tenue de ville - Robe courte". N'ayant plus aucune robe convenable à me mettre et ne désirant pas, de toute façon, que le président se paye ma fiole à si bon compte, j'avais opté pour "Tenue de ville".


Le lycée français, dès le matin, avait changé d'allure : le drapeau national repassé, les salles repeintes, la tribune montée, quelques militaires postés ça et là et un accès pour le moins compliqué à base de fouilles et de portique de détection.

Dans la cour, j'aperçois la protection présidentielle aux aguets et le matériel audio-visuel entreposé.


Petite foule des français d'Angola (plus ou moins en tenue de ville - robe courte) qui attend l'arrivée du chef, et présence massive du "sponsor" Cuca (a melhor cerveja de Angola, ta comprovado).


Evidemment, je ne reconnais personne du staff qui accompagne Sarko : il y aurait le patron de Total, Bolloré, deux secrétaires d'état, des gens comme ça - et la seule que j'aurais reconnue n'est pas venue, le shopping à Luanda étant assez limité.


Les journalistes sont prêts, Sarko arrive rapidement, serre quelques mains, monte sur la tribune et envoie son discours.



En gros, il explique que l'Angola et la France ne sont plus fâchés (applaudissements), que la France va aider à la reconstruction (applaudissements), que les Français installés en Angola sont vachements méritants et qu'ils vivent dans une des villes les plus chères du monde, qu'il a été élu pour le changement, que d'ailleurs vous avez vu comme le service minimum ça marche (pas d'applaudissements), qu'il allait construire une nouvelle ambassade à Luanda, relancer la coopération avec l'Angola et surtout que les frais de scolarité dans les écoles françaises à l'étranger seront désormais gratuits (tonnerre d'applaudissements).
Après quoi, il se dirige vers la salle des profs transformée en salle de presse pour l'occasion, tandis que le public se dirige lui, d'un pas gaillard, vers le buffet, les bouteilles de champ' et les stocks de Cuca.
J'en étais encore aux petits fours quand je me suis rendu compte que Speedy Sarko avait quitté l'établissement et qu'il devait déjà en train de finir sa visite-éclair dans le pays.


Première (et vraisemblablement dernière) rencontre avec un président de la république. Finalement, je suis un peu déçu, tout cela était bien moins mondain que je l'espérais et avait même un petit air de kermesse. D'ailleurs, à la toute fin de la journée, j'ai réussi à m'arranger avec un mec de chez Cuca pour qu'il me file un superbe parasol aux couleurs de la bière nationale. Les prochains week-ends à la plage vont être classieux, eux. Ta comprovado.

vendredi 16 mai 2008

Pizzas, le retour

Nicolas Sarkozy doit se rendre à Luanda vendredi prochain, et une petite visite au lycée français est au programme.
Il est aussi prévu de l'envoyer acheter des pizzas.

jeudi 15 mai 2008

Festival de Cannes


Il se trouve que je fréquente un peu le milieu du cinéma.

Figurez-vous qu'un mien ami, cinéaste donc, m'a dit que Cannes, c'était fini, que c'était devenu totalement ringard. "The place to be" maintenant, c'est la Russie.

Bernard Pivot vous parle


Mêlée ouverte au Zoulouland de Tom Sharpe (10/18)

Une pochade anti-apartheid de Tom Sharpe qui use et abuse du burlesque, au point de rendre la lecture de ce récit "énaurme" un petit peu fatigante.
Manu qui a adoré et qui m'en avait fait la publicité trouve que c'est très "bédé". Moi, je trouve que les mauvaises pages font plutôt "Les Charlots en Afrique du Sud", mais je reconnais qu'il y a quelques passages amusants et qu'on ne s'ennuie pas.
En quelques mots quand même, l'histoire : des flics débiles afrikaners se trouvent pris dans un imbroglio à base de cuisinier zoulou assassiné et de vieille anglaise nymphomane, le tout finit en n'importe quoi.


Coup de théâtre à São Tomé de Jean-Yves Loude (Actes Sud)

J'ai rencontré Jean-Yves Loude lors de son passage à Luanda. C'est un de ces écrivains-voyageurs-ethnologues comme on les rêve : drôle, brillant, cultivé et affable.
Loude s'est "spécialisé" ces dernières années dans l'Afrique lusophone, les îles du Cap Vert d'abord, São Tomé e Principe ensuite, en attendant peut-être l'Angola (ce qui serait un parcours logique).
Donc, lors d'un voyage à São Tomé, J.Y. Loude et sa compagne mênent l'enquête sur une étonnante tradition théâtrale de l'archipel : le Tchiloli, la représentation d'une tragédie autour de l'univers de Charlemagne transposé en pleine Afrique équatoriale (c'est mieux expliqué ici).
Evidemment, le Tchiloli est l'occasion de parcourir ces magnifiques îles du milieu du Monde, leur géographie comme leur histoire et leur culture.
Le livre est tout à fait passionant pour qui s'intéresse à l'Afrique ou aux cultures créoles, et écrit de manière très agréable.
J'avais envie d'aller à São Tomé avant de découvrir le travail de Jean-Yves Loude, et bien, ça n'a fait qu'empirer depuis notre rencontre.

Monsieur Poivre, voleur d'épices du même auteur, est une double réécriture : celle du récit de Vaxelaire ("Voleur d'épices") à l'intention des enfants, et celle de "Paul et Virginie" de qui vous savez, transposé à Lyon de nos jours. Plaisant.

mercredi 14 mai 2008

The Funeral

La soeur de Serge, Annick, est morte d'un cancer le 7 avril 2007, à 50 ans.

Serge l'a prise en photo, jusqu'au dernier moment, jusqu'aux funérailles même - ce qui lui a valu les foudres d'une partie de sa famille.
Il en tire aujourd'hui ces dessins, à la fois terribles et très beaux.

Par mail, Serge me dit qu'il se trouve encore trop influencé par ludovic debeurme/isabelle boinot/frédéric poincelet. Mouais.
Les dessins font partie de l'expo "Trait multiple" au Blanc-Mesnil, jusqu'au 30 août 2008 (infos ici)

Serge et le Tram-train

La Réunion va se doter bientôt d'un tram-train. Un concours pour en élire la mascotte a été lancé (dont les modalités et les résultats sont ).
Devinez qui s'est lancé dans la compète ?

Serge Huo-Chao-Si soi-même.

Le résultat est tout bonnement excellent, de mon point de vue, et ne pouvait donc évidemment pas avoir la moindre chance de gagner.
La mascotte du tram-train de la Réunion par Serge :


lundi 12 mai 2008

De Windhoek à Windhoek

On traverse le Khomas Hochland et ses collines semi-arborées, et la route après la Bosua Pass s'enfonce dans le désert. Une barre de nuages à l'horizon, c'est le courant du Benguela qui refroidit la côte.

Walvis Bay ressemble à une petite ville balnéaire cossue de n'importe où, en anglo-saxonnie. Coincée entre le désert du Namib et un océan tumultueux et très poissoneux, elle dégage une sorte d'indolence mortifère étonnante.

Il y a des otaries, des dauphins, des pélicans, des flamants roses, et plein d'autres oiseaux que je ne sais pas identifier.

Un peu en dehors de la ville, les immenses dunes de sable annoncent déjà le sud du pays. Je manque de crever d'épuisement tabagique à grimper sur la N°7, et tout content de mon exploit, je me laisse dégringoler de là-haut en roulade. Bref, je nique mon appareil photo (et la carrière internationale qui n'aurait pas manqué d'aller avec) dans le sable.

Après une épave dans le brouillard, et quelques kilomètres de route dans le désert que croise le chemin de fer qui relie la côte à la capitale via le "Desert Express", on tombe sur Swakopmund la germanique. Dans la rue, 3 ou 4 himbas venus du Nord, en tenue traditionnelle, demandent leur chemin à une grosse touriste teutonne.


La route repart vers Windhoek, mais nous nous arrêtons un peu avant, à Düsternbrook, une ancienne ferme coloniale allemande transformée en guest-farm avec petite réserve attenante (où l'on voit des panthères et des guépards).


A la table commune du soir, je fais la connaissance d'un étrange équipage, deux pilotes (l'un français, l'autre suisse) et une hôtesse (autrichienne) qui passent une semaine en Namibie : ils travaillent pour une compagnie privée autrichienne basée à Moscou, dont l'essentiel du boulot est de transporter des milliardaires russes là où ils le désirent. Cette fois, le milliardaire russe et ses 3 copains (et 4 putes embarquées elles-aussi) voulait chasser l'éléphant en Namibie.
Le pilote me raconte encore d'autres anecdotes sur son étrange boulot de pilote de l'air-taxi de luxe : comment il est allé chercher des saucisses pour un client à Montréal depuis New-York (le transport de saucisses le plus cher du monde), comment il a embarqué un groupe de mercenaires russes et leurs caisses de grenades qui allaient "négocier" une prise d'otages dans le delta du Niger, l'ambiance à bord avec les mafiosis de Gazprom, ou tel président africain (en l'occurence celui de la Guinée équatoriale), bref chaque voyage qui devient une idée de fiction à la limite du crédible.
Le matin, pendant que les pilotes font du cheval au milieu des gazelles, l'hôtesse pend un bain de soleil. Deux jours plus tard, ils repartiront à Moscou avec un éléphant découpé dans la soute.

Enfin, retour à Windhoek, pour constater que les magasins y sont fermés le samedi après-midi, et qu'il n'y aura donc rien à faire avant le vol pour Luanda.

Mais ce n'est pas grave, 1 semaine sans ratel*, mais avec l'espace infini dans la tête.


*oui, ah, le ratel, je n'en ai donc pas encore fini avec lui.