Je ne comprends pas très bien qui sont mes voisins.
A droite, là où la vieille mère est morte en mai et que ça hurlait à n'en plus finir de me hérisser les poils, il y a les 3 filles et leurs maris, mais aussi d'autres personnes que j'ai du mal à identifier (sauf un, celui qui importe des motos d'Europe, parce que je l'ai rencontré fortuitement en Namibie).
A gauche, je croyais qu'il n'y avait qu'un mec de la Radio-Télévision angolaise. Un type avec une bonne tête, et qui se branche sur mon groupe quand EDEL coupe l'électricité. Et voilà pas qu'aujourd'hui sort de chez ce voisin, quelqu'un que je n'avais pas encore vu, un vieux type rigolard avec une casquette MPLA (à cause des élections dont j'ai parlé).
Piroins me dit comme ça que ce vieux type est à moitié cinglé ("sa tête est fatiguée" précise-t-il) mais qu'il est une sorte de héros de la guerre de libération et de celle qui s'ensuivit, qu'il a été garde du corps de Neto, et que maintenant qu'il est devenu maboul, plus personne ne se soucie de lui.
Le vieux vient bavarder un instant en portugais, et Piroins ne cesse de me répéter "tu vois, il est cinglé". Puis d'un coup, le cinglé en question se met à me parler en français. Je suis un peu gêné, rapport aux propos de Piroins que je trouve du coup désobligeants, surtout que j'avais acquiescé bêtement.
Mais le vieux, il s'en fout qu'on dise de lui qu'il est maboul. Alors il me raconte des bribes de sa vie : comment il a sauvé Agostinho Neto d'une mort probable lorsque Mobutu sous les conseils pressants d'Holden l'avait invité à Kin', et comment il l'avait exfiltré du Zaîre pour Brazza, il me raconte aussi son séjour à Paris (il note sur un calepin l'adresse et même l'étage de la chambre d'hôtel dans laquelle il a dormi, comme pour me prouver l'authenticité de ce fait extraordinaire), il dit qu'il a été dans un camp d'entrainement à Cabinda pour lutter contre le FLEC (enfin, à Cabinda ou au Congo, je n'ai pas très bien compris), il me raconte ensuite son séjour en Russie pour des études d'électrotechnique, et là, du coup, il me parle un peu russe pendant 10 minutes, il m'écrit en cyrillique le nom de la ville où il a étudié - en Sibérie, si j'ai bien suivi - et finalement repart chez lui et revient avec un t-shirt du MPLA qu'il m'offre de bon coeur.
J'ai enfin un truc à vendre sur e-bay.
(hier, j'ai parlé de quelques partis politiques angolais : en fait, il y en a plein d'autres et j'ai passé l'après-midi à voir différents défilés de supporters de telle ou telle faction. Piroins me les a tous nommés, mais j'ai un peu du mal à ne pas tous les confondre.)
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1 commentaire:
Comme on se retrouve.
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