Comme une sorte de judicieux contre-point au film parisianiste d'Honoré, je viens de finir mon troisième roman de Jean Rolin, intitulé "La Clôture".
Rolin s'installe pour les derniers mois de l'année 1999 à la limite du périphérique, près du boulevard Ney, dans l'espèce de zone pourrie comprise entre les portes de la Chapelle et de Clignancourt. Comme Pérec, il décrit minutieusement ce lieu parisien, s'attarde sur le paysage urbain (péri-urbain disons) et s'attache au petit monde de la marge qui y vivote : sortes de SDF installés dans le pilier du périph', putes albanaises, dealers, immigrés africains... Peu à peu se dégagent des personnages étonnants - notamment cet ex-officier zairois, qui deviendra le point de départ de "L'explosion de la durite" - ainsi que le rapide portrait du maréchal Ney qui a donné son nom à cette partie de la petite ceinture.
Il est fort, ce Rolin, parce qu'il réussit à faire passer ses descriptions sans que ça ne soit jamais chiant, et réussit, grâce à une écriture exemplaire de lisibilité et de légereté (et d'humour) (et d'érudition), à être le meilleur romancier du réel des lettres françaises.
Je ne sais pas moi, il suffit de lire Nicolas Rey, de regarder un film d'Honoré, et puis, tout à trac, de passer à Rolin, pour se rendre compte du fossé qui sépare la vanité, la vacuité des uns et l'intelligence littéraire de l'autre.
Merde, du coup il va falloir que je retourne chez mon dealer de livres voir ce qu'il y a d'autre de dispo du gars Rolin.
3 commentaires:
Merci monsieur.
C'est pas cher pour toi.
C'est marrant comme la rubrique roman de ce blog a peu de succés...
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