L'autre jour, en fouillant dans ma bibliothèque, je tombe sur un pauvre livre sans couverture (c'est à dire à la couverture arrachée) qui m'intrigue. Après inspection, je me rends compte qu'il s'agit d'un cadeau de cette andouille de Gaël : à une époque, il récupérait les romans destinés au pilon et dont on avait arraché la couverture pour éviter qu'ils puissent être revendus. Comme c'est écrit gros, qu'il n'y a pas beaucoup de pages, je me dis que c'est la lecture idéale pour surveiller le bac.
C'est "Le Chasseur zéro" de Pascale Roze, et je crois que ça avait eu le prix Goncourt, je ne sais plus quand.
Facile à lire et plaisant, c'est l'histoire d'une fille dont le père est mort à Okinawa pendant la 2eme guerre mondiale et qui grandit à Paris dans une famille sinistre incapable de communiquer. Elle s'émancipe peu à peu, rencontre un homme et est continuellement sujette à un bourdonnement continu des oreilles : c'est le chasseur zéro qui a tué son père qui la poursuit. Evidemment raconté comme ça, ça n'a pas l'air folichon, mais le roman est bien plus riche et étrange que ce rapide argument ne le laisse entendre. Pas mal du tout en fait.
Autre titre en zéro sur lequel je suis tombé durant l'inspection de ma bibliothèque, c'est celui du premier roman de Bret Easton Ellis : "Moins que zéro" (mais je préfère le dire en anglais, pour me la péter un peu : "Less Than Zero").
Cette fois, c'est ce vieux Dominique qui me l'avait filé, il y a au moins 15 ans, quand Bret n'était pas aussi coqueluche qu'aujourd'hui. J'en avais lu une centaine de pages, puis ça m'avait gonflé et je l'avais abandonné. Ca m'avait permis essentiellement de pouvoir briller en société en parlant de Bret Easton Ellis que j'avais découvert au tout début, bien sûr.
Finalement, je l'ai repris cette semaine et je l'ai lu en entier.
Donc, Clay, un jeune branleur californien, revient à L. A. après quelques mois d'études sur la côte Est. Il glande dans les soirées de la jeunesse dorée californienne, boit, prend de la coke, baise à droite à gauche, et regarde cliniquement le déroulement d'une vie complétement vidée de sens. Et après ça devient de plus en plus glauque.
La couv' de l'édition de poche est pas mal comme résumé :
4 commentaires:
Comme ça discute sévère de littérature ici, j'en profite pour signaler que Roze est l'anagramme de Zéro, et que BEE n'avait que 19 ans - l'âge de son héros - lorsqu'il a écrit "Moins que zéro".
ça me fait penser à un livre de photo que j'ai trouvé il y a quelque temps, sur les piscines vides de la côte-Ouest (USA) dans les années 70...
également "O-n'égale pas Zéro" du regretté Jacques Devos...
Et surtout l'excellent "monsieur Zéro", de Jim thomson.
L'histoire d'un flic qui a perdu son sexe dans un accident...
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