Un joli petit ouvrage de Bouvier sur quelques voyages, notamment aux îles Aran (au large de Galway, en Irlande, si vous savez pas).
C'est étrange de lire du Bouvier récent (1984, je crois) : on a du mal à croire à la proximité de ce voyage. 1984, j'avais 15 ans, merde, j'aurais presque pu accompagner Nicolas (si mes parents m'en avaient donné la permission, bien sûr).
Donc ce séjour immobile aux îles Aran est tout plein du mystère irlandais tel qu'on le fantasme - et tel qu'on a pu le vivre, d'ailleurs.
Je me souviens qu' au début de la décennie suivante, j'ai traversé l'Irlande en stop, de Dublin à Galway, en compagnie de Gael et Renaud. Tandis que Gael - qui s'était habilement trouvé une copine - faisait le trajet en une voiture et quelques heures, Renaud et moi n'en finissions pas de faire des sauts de puce à travers la campagne irlandaise. Notre dégaine grunge (ben oui, c'était l'époque) semblait ne nous attirer que des pauvres bagnoles poussives - un combi VW conduit par une sorte de repris de justice mutique, une voiture hors d'âge dans laquelle le chauffeur écoutait Niagara à fond les ballons, une voiture de location conduite par deux suisses en vacances etc. - qui n'allaient jamais très loin. A la fin de la première journée de stop, nous n'étions nulle part, au milieu de l'Irlande, sans un sou vaillant en poche, et il commençait à pleuvoir. Galway semblait très loin, et nous enragions à imaginer Gael à Galway, s'abreuvant abondamment de guiness pression pendant que la lose nous frappait dans ce désert humide et vert. Ca craignait sec, si j'ose dire. Et puis, miracle irlandais, le patron d'un bed and breakfat cossu nous prit en charge, par pure bonté d'âme, nous hébergea gratuitement pour la nuit et nous offrit un des plus gargantuesques irish breakfasts qui m'ait été donné de dévorer.
Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, c'est si chiant les souvenirs de voyage... Mais là, il y avait Renaud, c'était l'Irlande, et on pensait que nous deviendrions non seulement des stars de la bd, mais aussi du cinéma, de la littérature et du rock. Bref, pour ce qui me concerne, aussi con qu'aujourd'hui, mais plus jeune. Et pour Renaud...
Trêve de nostalgie de Prisunic : le journal d'Aran de Bouvier possède ce charme tenace des petits livres qu'on lit vite mais qui restent collés à nos basques pour longtemps.
D'ailleurs, Rolin, lui aussi, est parti aux îles Aran, sur les traces encore très fraiches de Bouvier : il raconte cette sorte de pélerinage ici. Et comme Rolin est un chouette type, ce qui le motive avant tout, c'est de retrouver la coiffeuse sexy dont parle Bouvier dans son journal.
Je suis bien certain que si Gael, Renaud et moi avions lu ce livre, nous aurions sans hésiter tenté nous aussi la traversée.
8 commentaires:
au contraire! c'est super chouette vos souvenirs!!!
je suis d'accord . si ce n'etait rien que de moi vous pourriez que raconter votre vie sur ce blog que ça ne me derangerait pas bien au contraire!
et surtout n'oubliez de nous montrer votre photo...
Crrr, crrrr, crrrr ... (rire idiot) : I conseille you "the pleure misère of Flann O' Brien, c'est zénial. Burp ... Gaël sortait avec un jeune Irlandais à lépoque, mais vous étiez tous trop saöûls ! Crrr, crrrr, crrrr ...
Appollo, je vais dormir dans ton lit ce soir.
Sors !
Mais ... Y'a un rat dans c't'hôtel !!!!
S'il vous plaît, je voudrais retourner là où il fait chaud.
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