dimanche 25 novembre 2007

Tes cheveux sont longs ? Va chez le coiffeur !

Quai Branly (du pauvre)

1. Statue ndengese. 1m50. Origine : provinces du Kivu (RDC).


Les Ndengese ne produisent pas de masques, juste des statues aux membres inférieurs atrophiés. Le bonnet sur la tête indiquerait qu'il s'agit d'un totshi, c'est à dire un notable membre d'une société secrète dont sont exclues les femmes (qui n'ont donc pas de statue, à l'exception de la fondatrice).

2. Statue "cercueil" ngwaka ou yaka. 1m80. Origine : province du Bandudu (RDC), peut-être aussi Angola.


Je n'ai pas de renseignements sur cette statue funéraire.

3. Masque-heaume

lundi 12 novembre 2007

Khyber Pass


Ca y est, je suis enfin arrivé à Kyber Pass.

Je laisse Bouvier continuer en Inde. Moi, je reste à Luanda. Peut-être avec l'Afrique fantôme de Leiris, qui trône sur mon bureau.

dimanche 11 novembre 2007

France Antelme

Avec Brüno, nous travaillons pour une nouvelle série (chez Poisson Pilote) qui devrait s'intituler "Commando colonial". J'en ai déjà parlé ici.
Le premier tome se passe à Madagascar au moment de l'opération Ironclad (5 mai 1942).

Je spoile un peu.
*SPOILER* donc. (ça veut dire que si vous ne voulez rien savoir sur cet album pas encore paru, ne lisez pas la suite)

Les deux héros sont Maurice Rivière, un créole réunionnais engagé dans les Forces Françaises Libres et Antoine Robillard, officier franco-mauricien, donc britannique, qui est détaché par l'armée anglaise auprès du BCRA (Bureau Central de Renseignements et d'Action, les services spéciaux de la France Libre à Londres).
Ces deux bonhommes sont envoyés par De Gaulle en mission secrète à Madagascar pour contacter les personnalités qui pourraient permettre un ralliement de la Grande Île à la France Libre (comme cela s'était fait pour l'AEF).
Dans mon histoire, ils sont rattrapés par le débarquement anglais à Diégo Suarez.
Hormis le contexte historique, tout cela n'est qu'une pure fantaisie. Ce qui m'amuse, c'est de mettre en scène des extra-métropolitains, des gens des Mascareignes, et en faire des sortes de héros de la guerre. Ce sont donc des personnages hautement improbables.

A part que tout à l'heure, alors que je cherchais encore et encore des documents sur internet concernant l'opération Ironclad, je tombe sur la fiche wikipédia de France Antelme.
C'est qui celui-là ?

France Antelme est un Franco-Mauricien, qui a rejoint le SOE (Special Operation Executive, les services secrets de l'armée britannique) pendant la Seconde Guerre Mondiale.
En 1942, il est envoyé à Madagascar en mission, pour "recueillir des renseignements sur Madagascar (tenue par Vichy) et (...) gagner des leaders politiques à la cause alliée dans la perspective d’un débarquement britannique à Diégo Suarez (opération Ironclad, 5 mai 1942)." Fin de citation.
Bon sang, France Antelme, c'est mon Antoine Robillard !

Je jure que j'ignorais absolument son existence jusqu'à aujourd'hui, et voilà que mon héros de papier est son double de fiction.
C'est génial.

Voilà la photo du vrai héros, France Antelme.
Il a été exécuté par les nazis dans le camp de concentration de Gross-Rosen, le 12 septembre 1944.
Comment dit-on dans ces cas-là ? Honneur à France Antelme.

Les prix et les médailles


J'adore les prix. Je crois que j'aime encore plus les médailles, mais en bd, ce qui prolifère, ce sont plutôt les prix.

Pour le moment, j'en ai gagné deux : le prix de la Nouvelle République pour "Fantômes blancs" (festival de Blois, 2005) et le prix de la Critique décerné par l'ACBD, à Angoulême en 2004, pour "La Grippe coloniale".
Justement la même année, à Angougou, je rencontrai Frémion au bar du Mercure qui me dit qu'il aurait adoré nous remettre, à Serge et à moi, le prix Tournesol (c'est le prix des écolos, pour faire simple).
J'en fus d'autant plus flatté, que par mesure de compensation, il m'offrit aussitôt un verre (ou alors, je le lui piquai d'autorité, je ne sais plus).
Par la suite, je me suis rendu compte qu'il existait une floppée de prix assez incroyable pour la BD.
Cette année, par exemple, "Île Bourbon, 1730" a concouru pour le prix RFO (que je ne connaissais pas non plus, mais qui est assez prestigieux, parce qu'il ne concerne normalement que les romans, et qu'il est doté de 5000 euros, ptin !) auquel il a échoué lamentablement derrière "Humus" de Fabienne Kanor de-chez-Gallimard, et concourt toujours pour le prix RTL. Si je le décroche, j'aimerais qu'il me soit remis par Francis Zégut, comme me l'a finement suggéré La Crainte (et non pas par Sim, comme l'a tout aussi finement suggéré Fourbico).

"Biotope", quant à lui, est sur la liste du prix des libraires, ce qui est pas mal aussi.
Mais pour être tout à fait honnête, j'ai écrit spécialement ce livre pour gagner le prix Tournesol de Frémion (et donc boire encore des verres gratos au Mercure). Normalement, mon plan était parfait, puisque c'est un album qui traite abondamment et directement de l'écologie, de ses enjeux, tout ça.

Eh ben figurez-vous que ces cons-là n'ont même pas nominé Biotope dans la liste de leur prix de merde !
Putain de bâtards d'écolos, j'ai bien fait de tous les faire crever dans le tome 2.


De toute façon, je préfère les médailles. On devrait remettre des médailles aux auteurs de BD, ça mettrait un peu de fantaisie sur les parkas de l'hiver angoumoisin.

samedi 10 novembre 2007

L'Usage du monde


C'est Gaël M. qui m'a fourgué ce livre dans les mains.
Comme je suis à moitié analphabète, je ne connaissais pas Bouvier (pourtant cité partout, dès qu'on parle de littérature de voyage).

Donc déjà, L'Usage du monde, ça fait 420 pages, et je suis bizarrement bloqué à la page 400, ma progression est subitement devenue très très lente (quelque chose comme 2 pages par soir). Je ne me l'explique pas. 420 pages, ce n'est pas la mort, et la fin n'est pas particulièrement chiante (peut-être un peu répétitive ? peut-être que je suis saturé du principe du voyage de B. ? sans doute, surtout, que je suis un foutu flemmard en ce moment, et que mon cerveau s'est ramolli et ne peut plus rien ingurgiter).

Foin de considérations oiseuses : Nicolas Bouvier et son copain peintre Thierry Vernet décident un beau jour de quitter leur Suisse natale et de partir sur les routes, à travers la plupart des pays qui constituent aujourd'hui l'"Axe du Mal" pour G. Bush (et l'"Axe des pays dont j'ai rien à foutre" pour moi, mais peu importe), à savoir la Serbie, l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan - et la Turquie et d'autres, mais qui ne rentrent pas dans ma trouvaille du voyage à travers l'axe du mal.
Nicolas écrit, Thierry dessine.

Bouvier raconte cette errance avec une joie lumineuse : l'ouverture au monde, la rencontre, la galère, la route, les pays, les hommes, les melons*. Et il échappe à tous les écueils (ou presque) du récit de voyage tel qu'on le cauchemarde : pas de suffisance, pas de généralités, pas de pittoresque, pas de pédagogie, ni Guide du routard ni Lonely Planet, simplement un émerveillement continuel, jamais niais, et un sens de l'humour discret et de bon aloi.

Pour le moment, je suis encore à Kaboul avec ces deux zigotos, mais je sais que bientôt c'est Khyber Pass, et que leurs chemins vont se séparer.

C'est une chouette découverte et je comprends que les bouquins de Bouvier aient pu inspirer des générations d'écrivains-voyageurs et de voyageurs tout court.

Allez, pour être honnête, je préfère Rolin, plus désabusé, moins enthousiaste, mais je vois bien ce l'un doit à l'autre.


*quand Gaël me l'a conseillé, il m'a dit : "T'vas voir, i fait rien qu'à bouffer d'melon" (c'est comme ça qu'il s'exprime Gaël). Ce n'est pas tout à fait exact : il bouffe du melon au début et à la fin, mais au milieu, à Tabriz, par exemple, il mange d'autres trucs. Je tenais quand même à le préciser.

Norman Mailer


Norman Mailer est mort aujourd'hui, à l'âge de 84 ans.
Je n'ai lu que deux livres de lui.
"Le Combat du siècle", sur l'affrontement Ali-Foreman à Kinshasa en 74 (et dont je rêve de trouver l'affiche originale).


Et "Les Vrais durs ne dansent pas", dont je crois avoir parlé ici, il y a quelques semaines.


Ce qui signifie donc que je connais très mal son oeuvre littéraire, mais c'est typiquement l'écrivain américain comme on aime les rêver : alcoolique, bagarreur, mauvais coucheur, passionné, tombeur, engagé etc.
Parmi le n'importe quoi d'une vie bien remplie, on peut relever qu'il a agressé une de ses femmes (il en a eu 6) avec un canif, et qu'il a participé à l'écriture de certains épisodes de Starsky et Hutch. C'est quand même un peu plus la classe que la vie d'Amélie Nothomb, par exemple.

Pauline, projet de couv'

Si l'accroche vous fait penser à un album célèbre d'un groupe new-yorkais, alors ben oui.
(et l'explication est donnée dans les tout premiers messages de ce blogue)

Joe Daly


Je ne sais pas où en sont les autres éditions en français de la bande des Bitterkomix (on attend un Conrad Botes chez Cornélius et un Big Bad Bitterkomix Handbook traduit chez L'Asso), mais voilà déjà la traduction française de Scrublands (initialement publié chez Fantagraphics) de Joe Daly.

Joe Daly habite Le Cap. Après un premier album qui racontait les aventures de son double en homme-singe (dans une atmosphère très étrange), il a rejoint Bitterkomix où il a continué ses bd hallucinées. On l'a invité déjà plusieurs fois à la Réunion et je crois d'ailleurs qu'il y revient cette année pour Cyclone BD.


J'avais lu en anglais un certain nombre de pages de ce truc, Scrublands, et je peux vous assurer que c'est complétement barré et assez génial. Malheureusement, je ne sais pas quand je pourrai me procurer la version française. Vengez-moi, achetez-le, lisez-le, vous allez pénétrer dans l'esprit d'un malade mental, ah ah !
(j'ai oublié de dire que c'était chez L'Association)

vendredi 9 novembre 2007

Un peu de disco


Je crois que ce truc est archi-connu, mais ça me fait rire quand même.

mercredi 7 novembre 2007

R. G.


Je me souviens de la mort de René Goscinny. C'était il y a 3O ans, en 1977, j'avais 8 ans et je vivais au Maroc. Ils l'ont annoncée à la radio, et ma soeur m'a expliqué, très émue, que c'était le créateur d'Astérix qui venait de mourir.
Comme tout le monde, j'ai lu, relu, re-relu les livres de Goscinny : Astérix, Lucky Luke, Le Petit Nicolas, Iznogoud, les trucs avec Gotlib, Oumpah-Pah, Tintin (ah non, pas Tintin)...
Je ne crois pas qu'il y ait eu, ce dernier demi-siècle, un auteur aussi populaire en France. Et je ne crois pas non plus qu'il y ait eu un scénariste aussi connu.
Je ne vous refais pas sa biographie, ni sa bibliographie, tout le monde les connait, mais en guise d'hommage à l'un des rares génies indiscutables de la Bande Dessinée, voici deux couv' de Lucky Luke - de toutes ses oeuvres, celle que je préfère :


vendredi 2 novembre 2007

Atlantic City

Pendant longtemps, "Atlantic City" des québécois Loth et Montour, publié aux Humanos, a été une sorte d'album culte pour Mad et moi.
C'était un drôle de récit, confus et libre (avec une rupture étrange aux deux-tiers), qui possédait un ton très nouveau dans la bd que je lisais à l'époque.
Après, j'ai perdu le livre (qui était certes en mauvais état, mais que je relisais régulièrement). Je me demande si je serais autant enthousiaste aujourd'hui...


Le mieux est que j'aille faire un tour chez les bouquinistes de Luanda voir si je le retrouve et que je le relise.

Prolongations

J'arrive pas à foutre Gabriel dehors. Dernière diapo.

CFCO doit signifier Chemin de Fer Congo-Océan.

jeudi 1 novembre 2007

Punta Negra

Je me retrouve un peu con à raconter un voyage (au Congo, si vous avez pas suivi). Ce blog commence à devenir une sorte de soirée diapos géante. Ca craint, mec.
Y a rien à dire, en fait.

Allez, trois-quatre image pour faire comme si.





Le fameux Congo-Océan, une des lignes de chemin de fer mythiques d'Afrique. Albert Londres raconte sa construction apocalyptique (20 000 morts) dans un de ses bouquins ("Terre d'ébène", je crois, mais je n'en suis plus sûr).


Cette maison du centre-ville m'a fait penser à Franquin. Quelque chose comme "La Corne du rhinocéros", s'il y avait eu un passage en ville.

Au sud, cette plage de la côte sauvage n'en finit pas, jusqu'à Cabinda au moins. Au nord, ça doit être pareil, jusqu'au Gabon.

Ouais, je joue à fond le jeu de la soirée diapos : la lagune puis l'océan. La nuit, sur la ligne d'horizon, des lumières des plates-formes pétrolières forment comme une ville impossible - une atlantide moderne - juste en face de la côte. Le jour, c'est à peine si on les distingue.


Oui bon, mais qu'est-ce que tu fous de ta journée au Congo, me demande un mien ami, grand voyageur devant l'éternel et dont les initiales sont E.B. (comme dans Emmanuel Brughera, par exemple).

Hé bien, je bois de la Ngok'.

Bon allez, fin de la soirée diapos, finissez les chips et dégagez de là.

Ah, le Congo !


Ah, le Congo ! Le Congo ! Bon Dieu, le Congo ! Le Congo, le Congo ! Le Congo, mon vieux ! Le Congo ! Bon sang, le Congo ! Hé ouais, le Congo ! Le Congo ! Le Congo, le Congo, le Congo ! Le Congo, tu vois ? Le Con-go ! Ca, le Congo... Le Congo-o ! Mon royaume pour le Congo ! Le royaume du Congo ! Un royaume : le Congo ! Congo un jour, Congo toujours. Un mot : le Congo ! Encore : le Congo ! Oui, le Congo ! Encore et toujours, le Congo ! Voyage au Congo ! Tintin au Congo ! Congo River ! Au coeur du Congo ! Si loin, si près, le Congo ! Le Congo, je te dis ! Le Congo, le Congo, le Congo ! 1000 fois le Congo ! Eternel Congo ! Ouais, ma vieille, le Congo ! Tu diras ce que tu veux : le Congo ! Tout simplement, le Congo. Tu comprends ce que je veux dire : le Congo ! Le Congo, le Congo, le Congo !
Le Congo.