samedi 10 novembre 2007

L'Usage du monde


C'est Gaël M. qui m'a fourgué ce livre dans les mains.
Comme je suis à moitié analphabète, je ne connaissais pas Bouvier (pourtant cité partout, dès qu'on parle de littérature de voyage).

Donc déjà, L'Usage du monde, ça fait 420 pages, et je suis bizarrement bloqué à la page 400, ma progression est subitement devenue très très lente (quelque chose comme 2 pages par soir). Je ne me l'explique pas. 420 pages, ce n'est pas la mort, et la fin n'est pas particulièrement chiante (peut-être un peu répétitive ? peut-être que je suis saturé du principe du voyage de B. ? sans doute, surtout, que je suis un foutu flemmard en ce moment, et que mon cerveau s'est ramolli et ne peut plus rien ingurgiter).

Foin de considérations oiseuses : Nicolas Bouvier et son copain peintre Thierry Vernet décident un beau jour de quitter leur Suisse natale et de partir sur les routes, à travers la plupart des pays qui constituent aujourd'hui l'"Axe du Mal" pour G. Bush (et l'"Axe des pays dont j'ai rien à foutre" pour moi, mais peu importe), à savoir la Serbie, l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan - et la Turquie et d'autres, mais qui ne rentrent pas dans ma trouvaille du voyage à travers l'axe du mal.
Nicolas écrit, Thierry dessine.

Bouvier raconte cette errance avec une joie lumineuse : l'ouverture au monde, la rencontre, la galère, la route, les pays, les hommes, les melons*. Et il échappe à tous les écueils (ou presque) du récit de voyage tel qu'on le cauchemarde : pas de suffisance, pas de généralités, pas de pittoresque, pas de pédagogie, ni Guide du routard ni Lonely Planet, simplement un émerveillement continuel, jamais niais, et un sens de l'humour discret et de bon aloi.

Pour le moment, je suis encore à Kaboul avec ces deux zigotos, mais je sais que bientôt c'est Khyber Pass, et que leurs chemins vont se séparer.

C'est une chouette découverte et je comprends que les bouquins de Bouvier aient pu inspirer des générations d'écrivains-voyageurs et de voyageurs tout court.

Allez, pour être honnête, je préfère Rolin, plus désabusé, moins enthousiaste, mais je vois bien ce l'un doit à l'autre.


*quand Gaël me l'a conseillé, il m'a dit : "T'vas voir, i fait rien qu'à bouffer d'melon" (c'est comme ça qu'il s'exprime Gaël). Ce n'est pas tout à fait exact : il bouffe du melon au début et à la fin, mais au milieu, à Tabriz, par exemple, il mange d'autres trucs. Je tenais quand même à le préciser.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu devrais faire la même chose, en 4X4 par exemple...
Avec un de tes amis urbain et dessinateur, Manu par exemple.
Ce serait très original.

Anonyme a dit…

Oui, ce qui serait drôle, c'est d'enrôler un snob à perruque et écharpe pour parfaire l'équipe...

Anonyme a dit…

Ta description de Gaël M est un peu étrange...