samedi 8 novembre 2008

Guerre au Congo

Ce qui se passe au Congo a, ces derniers jours, vaguement intéressé les médias français (avant que l'élection d'Obama n'éclipse ce sujet pas très sexy).

Pour rappel : dans l'Est du pays, les affrontement ont regagné d'intensité entre un mouvement rebelle, le CNDP de Laurent Nkunda, et les forces armées congolaises du président Kabila. Depuis le génocide rwandais de 94 et la disparition de Mobutu, le Kivu est en proie à une guerre terrible (on parle de 5 millions de morts directs ou indirects !) qui voit s'opposer des groupes aux intérêts différents : différentes forces para-militaires, rebelles ou légalistes, comme le CNDP donc, ou les Mai Mai (milices traditionnelles), et selon les cironstances les forces armées nationales du Congo, du Rwanda, de l'Ouganda (mais aussi, lors de la première guerre du Congo, du Zimbabwé, de l'Angola, de la Zambie, etc).

Les origines du conflit sont multiples et pas toujours faciles à déméler : on y retrouve le génocide rwandais avec l'affrontement entre anciens génocideurs hutus réfugiés au Zaïre, et minorités tutsies rwandophones, les intérêts géo-stratégiques de différents pays de la sous-région, et surtout l'immense appétit de tout le monde (y compris -surtout ? - les occidentaux) pour le sous-sol immensément riche de l'Est du RDC.

Pour l'heure, le mouvement de Laurent Nkunda qui défend officiellement la minorité tutsie, semble appuyé par les troupes du Rwanda (qui s'en défend) et affronte, autour de Goma, les FARDC, appuyées, d'après des rumeurs insistantes, par les troupes angolaises.

Comme toujours, les populations civiles vivent un véritable calvaire et les premiers échos de massacres de civils nous parviennent.

Que fait la communauté internationale ? Elle s'agite un peu mais sans efficacité notable, malgré la présence sur le terrain de 17 000 casques bleus dont l'action - ou plutôt l'inaction - est pour le moins scandaleuse.

La hiérarchie de l'émotion en Europe - singulièrement en France - ne manque jamais de m'étonner : que l'on compare, par exemple, la couverture médiatique de l'intifada (5 000 morts) et les chiffres des morts du Congo (5 millions de morts). L'opinion publique française s'émeut donc mille fois moins pour les morts congolais que pour les morts palestiniens.

Le blog de Colette Braeclman, journaliste belge parfois contreversée, est l'une des rares sources d'information continue sur l'Afrique des Grands Lacs.

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