"Equatoria" est un livre hybride, qui relève du récit de voyage comme de la biographie et du reportage, quoique sous-titré "roman". Patrick Deville - que je n'avais jamais lu auparavant - décide de traverser l'Afrique centrale, le long de la ligne de l'équateur, depuis São Tomé jusqu'à Zanzibar. Coast to coast.
Ce qui motive son voyage, c'est le prochain rapatriement des cendres de Savorgnan de Brazza dans la ville à qui il a donné son nom. Evidemment, c'est à moitié un prétexte pour errer dans les deux Congo, en Ouganda ou en Tanzanie, et évoquer les figures des grands marcheurs de l'Afrique : les explorateurs Stanley, Livingstone I presume, Brazza, les guerilleros Guevara, Savimbi, et les figures moins connues (par moi) que sont Tippu Tip et Emin Pacha.
Il y a quelque chose de Rolin Jean dans l'écriture, avec une petite distance élégante, une formidable culture, et une ironie discrète.
Dire que j'ai dévoré le bouquin serait une sorte d'euphémisme : j'y retrouve tout ce que j'adore, l'Afrique, les figures étonnantes de l'histoire, le souffle d'une aventure d'aujourd'hui dans des pays dont la littérature (le cinéma, la bande dessinée...) en France ne parlent jamais, en évitant globalement les clichés qui l'encombrent... Et puis c'est un peu comme si Deville avait lu une partie de mon blog pour la première moitié de son récit : il part à Luanda, au Congo, à São Tomé (où il dort chez les mêmes gens que moi), rencontre Pepetela, évoque les guerres du Congo (des Congo), admire Savorgnan... bref, Deville, c'est mon blog en bien écrit et qui a les couilles d'aller jusqu'au bout.
7 commentaires:
Ouais mais bon, c'est le genre de mec, tu vois, il est jamais allé de Saint-Leu à Sainte-Rose, coast to caost, en goûtant tous les carris, et en se saoûlant à tous les rhums. Voilà des couilles.
Tu sais que ce serait une idée assez formidable, cette traversée de l'île à coups de rhum ? Je veux dire, narrativement. (parce qu'en courant, ça a déjà été fait).
10 %.
5% toi, 5% Patrick Deville quand même (et 3% Catherine DuToit pour la traduc' en afrikaans)
Et 77% pour Hergé.
Du rhum à 77° ? Mille tonnerres !
Hobopok tu as mauvaise haleine.
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