Finalement non

Dans un entretien avec les internautes du Monde, Benoit Mouchart annonce que l'expo des Bitterkomix n'est finalement pas censurée (mais interdite aux moins de 18 ans).
Je fais ma valise et je pars vérifier que c'est vrai.
A tôtbien.

Censurés à Angoulême

Le blog de la Charente Libre s'en fait l'écho aujourd'hui : le festival d'Angoulême commence sur les chapeaux de roue avec un acte de censure.
L'expo consacrée aux auteurs d'Afrique du Sud, qui se tient au CIBDI, a été amputée de trois planches jugées "pornographiques".
C'est visiblement Gilles Ciment, directeur de la Cité qui l'a imposé au directeur d'exposition, par crainte de choquer les petits n'enfants. La vraie pornographie, c'est celle de la bêtise crasse de cet emplâtré de Ciment*.
C'est la première fois que les génialissimes Bitterkomix (mes copains Conrad Botes et Anton Kannemeyer, ainsi que Joe Daly et Karlien de Villiers) sont exposés en France. Je me réjouissais qu'enfin le formidable travail de ces activistes de la BD underground, qui ont un vrai propos politique et artistique, soit découvert dans l'hexagone, mais patatras, il faut qu'un bas du front pourrisse la fête.
Ca me fout dans une colère noire. Putain, mais quelle décision débile !

(les bouquins de Conrad Botes et Anton Kannemeyer devraient être disponibles cette semaine chez l'Asso et chez Corné).

*ce jeu de mots pitoyable me vient de La crainte

Praia de Santiago

Au nord de Luanda, entre la ville de Cacuaco et Barra do Dande, le long de la baie, s'étend la plage de Santiago.

Pour une raison qui m'est inconnue, c'est un véritable cimetière de bateaux en tout genre : cargos, bateaux de pêche, vraquiers, grands, petits, angolais ou étrangers. Je ne sais pas combien il y en a, des dizaines peut-être.

Le dimanche, les familles ou les groupes de jeunes viennent se baigner entre les épaves, danser à côté des candongueiros qui les ont emmenés, et boire quelques cucas.

L'épave du Karl Marx, rongée par la rouille, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale de l'Angola, a forcément quelque chose de symbolique.

Lord's Resistance Army

Rien n'est jamais fini au Congo. La nouvelle alliance militaire rwando-congolaise contre les troupes de Laurent Nkunda pouvait laisser espérer la fin d'un conflit particulièrement brutal dans les deux Kivu (l'armée rwandaise a reçu l'autorisation d'entrer en territoire congolais pour en finir avec les ex-génocidaires), mais c'était sans compter la LRA, l'Armée de Resistance du Seigneur, une bande de massacreurs illuminés de la pire espèce qui a décidé de se cacher de l'armée ougandaise dans le Nord du Congo, y semant mort et désolation, comme aux meilleurs jours des Grandes Compagnies de la guerre de 100 ans. Evidemment, l'armée ougandaise a pénétré la région pour les poursuivre.

Un article du Monde ici, et l'article wiki en english au sujet de la LRA là.

Inventaire

Un sac de cours, une sacoche d'ordi portable, un étui de ukulélé, un fétiche à clous Kongo, une pile de livres (un dico portugais, deux méthodes de portugais, un livre de grammaire portugaise, un guide Bradt sur la Zambie, un cahier à spirales, un manuel scolaire "Iniciação à historia"), une tasse de café (vide), un cendrier blanc, une rangée de livres (Equador de Tavares, La nuit du désert de Del Castillo, Le livre de la Jamaïque de Russel Banks, L'Usage du monde de Bouvier, L'Ange sur le toit de Russel Banks, La Mort à Venise de Thomas Mann, Les petits-fils nègres de Vercingétorix de Mabanckou, Aspects du Mythe de Mircea Eliade, La Ferme africaine de Blixen, Wilt 1 de Tom Sharpe, Sous le règne de Bone de Russel Banks, Les Boulevards de ceinture de Modiano, Les Fleurs du Mal de Baudelaire, La Ferme africaine encore, Saga de Benacquista, Les Petits garçons naissent des étoiles de Dongala, L'Organisation de Rolin), la boite vide d'un modem Movinet, un paquet de marlboros, un ordi portable Asus (connecté sur la page du Monde), un tapis de souris Tintin, un aérosol Raid (mouches-moustiques), une mag-lite, une carte allemande de l'Afrique coloniale (enroulée), des jumelles, un porte-feuilles "doc martens", un carnet de chèques Crédit Agricole, un gobelet en plastique contenant des stylos dont aucun ne marche, un étui vide à ray-bans, une vieille paire de lunettes de soleil, deux étuis vides à cigarillos, une boite vide de téléphone portable Nokia, une paire de Ray-Ban, un "colon" en bois, coiffé d'une casquette blanche frappée du sigle MPLA, une statuette kongo, un disque dur externe Lacie, la télécommande d'un ampli pour Ipod, une pile de dossiers surmontée de briquets vides, d'une raquette de ping-pong, d'un petit carnet en moleskine, et d'un disque dur externe, des papiers en vrac sur une pile de livres (Bescherelle Conjugaison, Roméo et Juliette de Shakespeare, Dom Juan de Molière, Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, plusieurs études scolaires sur ce dernier ouvrage, un manuel de grammaire pour la classe de 3ème), elle-même posée sur deux paquets de copies non corrigées, un modem MoviNet, une grande statue Yaka, un siège en plastique bleu, un bureau avec un tiroir ouvert, un ventilateur en fer, une grande carte de l'Angola.

Géographies

Dans un de ses bouquins, J. F. Deniau racontait qu'adolescent, avec deux de ses amis, ils s'étaient fixés un lieu géographique au bout du monde qu'ils devaient, une fois dans leur vie, avoir visité. Celui qu'avait choisi Deniau était l'île Rodrigue - une île, pour l'époque et pour le jeune métropolitain qu'il était, qui devait paraître à la limite du réel.

J'imagine qu'on doit tous avoir ainsi des géographies fantasmées et personnelles qui structurent notre vision du monde.

Liste des lieux de mon Afrique fantasmée.

- Kinshasa

Parce que c'est la deuxième ville francophone du monde, Kin' la belle, la capitale de l'ex-Zaïre, des sapeurs, de Mobutu et Lumumba, la ville au bord du fleuve, la ville de l'affrontement Foreman-Ali (Buma Ye !), à 600 bornes de Luanda et pourtant je n'y ai jamais mis les pieds.

- Lubumbashi

Deuxième ville de la RDC, ultime avancée francophone avant l'Afrique australe anglophone, capitale des mines du Katanga, il doit y avoir quelque d'africano-belge qui m'attire.

- Goma

Goma avait la réputation d'une villégiature magnifique au bord du lac, quelque chose comme une ville suisse en Afrique centrale. Et puis il y a eu l'éruption du Nyiragongo et la guerre du Nord-Kivu. A quoi ressemble Goma aujourd'hui ?

- Port-Gentil

Presqu'une île, uniquement reliée à Libreville par voie aérienne et maritime, Port-Gentil devait être le poste "outre-mer" de mon arrière-grand-père maternel. Sa mère, effrayée à l'idée qu'il aille chez les sauvages, s'était opposée à son départ.

- Brazzaville

De l'autre côté du fleuve. C'est la ville de Brazza et du roi des Batékés, du discours de de Gaulle, la ville où Sassou et Lissouba se sont salement foutus sur la gueule, la ville où les dirigeants du MPLA pouvaient rencontrer le Che, la capitale de l'AEF, la ville de Piroins.

- Bamako

Pour les dimanches, évidemment, mais aussi pour Ali Farka Touré, Seydou Keita, le Mali en général avec son désert et son fleuve et sa démocratie.

- Zanzibar

C'est un peu facile de mettre Zanzibar comme lieu mythique. Ok.

- Carthage

Je triche un peu, car je ne devais mettre que des lieux où je ne suis pas (encore) allé et il se trouve que je suis né à Carthage. Mais la Carthage dont je parle n'existe plus depuis plus de 2000 ans, si tant est qu'elle ait jamais existé telle que je me la représente.

- Tanger

Je suis déjà allé à Tanger mais j'étais enfant. Je ne connaissais pas encore la zone internationale.

- l'Okawongo

Le fleuve qui se perd dans le désert. Un tour là-bas, au Botswana, est prévu en mai. Yeepee.

-les chutes du Zambèze

Je n'aime pas les explorateurs, ni Livingstone et encore moins Stanley. Je n'aime que Savorgnan. Mais les chutes Victoria, quand même...

- la rivière Kunene

A la frontière entre l'Angola et la Namibie, dans le désert de Namibe. Bon sang, c'est la classe. J'ajoute aussi Baia dos tigres même si ce n'est pas sur la Kunene.

- Cabinda

Je me suis arrété à la frontière entre le Congo et Cabinda. Un pas de plus et l'enclave n'était pas sur ma liste. Il n'y a probablement pas grand chose à voir, sinon la forêt (et le FLEC), mais bon, il y a des noms et des lieux comme ça qu'on a envie d'aller voir.

- Namibe

Le désert du Namibe dans sa partie angolaise s'entend, et surtout l'ancienne Moçâmedes, que j'imagine poussièreuse, endormie, et magnifique.

- le chemin de fer Congo-Océan

Albert Londres a raconté l'apocalypse de sa construction. Un des chemins de fer mythiques d'Afrique, entre Brazzaville et Pointe Noire. J'ai vu la gare du CFCO à Pointe Noire, il faut que je le remonte maintenant.

- le chemin de fer éthiopo-djiboutien

Dans la gare d'Addis, tous les panneaux sont écrits conjointement en français et en amharique. Il parait qu'il ne transporte plus que des marchandises.

- Kano

Et Sokoto. Le nord musulman du Nigéria. Il faudrait y aller au moment du grand durbar.

- le Mozambique

Remonter le Mozambique depuis Maputo jusqu'à Ilha de Moçambique.

- les forts portuguais du Ghana

La Gold Coast. Je l'ai aperçue depuis les monts togolais, en bas du lac Volta.

- Tombouctou

René caillé avait été déçu. Moi je ne le serais pas, j'en suis sûr.

- le fleuve Niger

Pour Mungo Park, pour la courbure du fleuve, le trajet Guinée-Nigéria et les hippopotames.

- les Grands lacs

Surtout Kivu et Tanganyka, mais j'accepte les autres aussi.

- le Fouta-Djalon

Source du Niger, du Sénégal et du Gambie.

- le train Bamako-Dakar

Autre ligne mythique d'Afrique.

- Saint-Louis du Sénégal

Un souvenir confus de ma prime enfance. Saint-Louis pour la vieille ville, surtout.

- la grande forêt équatoriale

Rencontrer les pygmées et voir un okapi (ou alors chasser un okapi avec les pygmées).

- Bissau

et le Cap-Vert, et ainsi visiter les 5 anciennes colonies portugaises d'Afrique.

- Malabo

J'avais 25 ans, à Lagos. Christian, Rani et moi avions pris un visa pour la Guinée Equatoriale, et nous nous étions jurés d'aller à Malabo quoiqu'il arrive. Arrivés à Douala, pas d'avion, mais une chaloupe qui tentait la traversée. Nous avons eu la trouille. Malabo, c'est donc mon île Rodrigue.

* à l'instar d'un de mes amis qui offre des listes comme cadeau d'anniversaire

Méli-mélö

Ami headbanger, sauras-tu retrouver les différents auteurs de ce méli-mélo motörheadien ?
"We are Motörhead - another perfect book" est sur la bonne voie, les pages tombent, et ça va être une bombe ce bouquin, je vous le dis, suckers !

Béhème

Ce vieux grigou de Bertrand Mandico n'arrète pas de voyager ces derniers temps.

"Essai 135", un de ses courts-métrages, est sélectionné à Clermont-Ferrand, le festival de Trieste lui consacre une rétrospective, et il va à Rotterdam défendre "L'Homme qui cache la forêt", son projet de long-métrage.

Il devrait aussi faire un tour dans le 18ème, chez La Crainte, finir un reste de rhum arrangé.

ah oui, j'oubliais

(c'est une carte de voeux, si vous êtes myopes, et c'est La Crainte elle-même qui l'a dessinée pour ouam)

Retournage de vacances

A la Réunion, glandage sec, visitage semi-illicite d'une magnifique case créole abandonnée en toute hâte par les propriétaires, découvrage d'un nouveau bar, écoutage de deux groupes de rock locaux dans une soirée, lisage de bd en retard, copinage, mangeage de samoussas et de bons trucs vous pouvez pas comprendre, plage, bella vistage.

En Afrique du Sud, Jo'burg, Pilanesberg (avec rhinos, lions, éléphants et autres bestioles qui me réjouissent toujours autant), Sun City (Las Vegas sudaf' aussi kitsch qu'on l'imagine) et puis après, ben ouais, faut rentrer à la casa Luanda.

No Fun

Ron Asheton, 1948-2009.