Etrange deuxième roman de l'espagnol Albert Sanchez Piñol. Après, "La Peau froide" (chez Actes Sud, également) qui racontait un étonnant huis-clos sur une île des mers australes, on part, dans "Pandore au Congo", dans le Londres du début du siècle et, donc, au Congo.
Alors évidemment, c'est un Congo de pacotille, un Congo de roman-feuilleton, exactement comme le récit lui-même qui emprunte sa forme aux feuilletonistes de l'époque.
Pourtant, si on lit tout ça avec une certaine avidité (Piñol a le don de tenir en haleine), on referme le bouquin avec un sentiment plus que mitigé : l'astuce finale est un peu téléphonée, et, l'hommage au genre défunt mis à part, on ne voit pas bien où l'auteur veut en venir. Le plaisir de la littérature gratuite, de divertissement, passe par une forme de racisme latent un peu pénible (voir les personnages noirs particulièrement abrutis) et un humour parfois lourdingue.