Séquelles est la suite de 3, que Corné avait publié il y a quelques années (et que je n'ai jamais lu). Peut-on comprendre Séquelles, si on n'a pas lu 3 ? Non. On ne comprend rien. Mais je suis persuadé qu'on ne comprendrait rien même après avoir lu 3.
L'idée de Micol, ce n'est pas tant qu'on comprenne quelque chose qui serait une sorte d'intrigue mais qu'on se laisse porter par le déferlement graphique, qu'on suive les courses-poursuites, les affrontements contre les monstres, les dialogues idiots, bref, qu'on prenne son pied dans cette cascade de cases. Et ça marche. On rigole, on vit intensément dans cet univers de bd, comme si on était tombé au milieu d'une poursuite dans un Tintin, dont on ne connaitrait ni les tenants ni les aboutissants, ou comme lorsqu'on tombait sur un numéro de Strange, avec des aventures invraisemblables de super-héros dont l'origine et le destin final nous étaient inconnus puisque nous n'avions ni le numéro précédent ni le suivant.
Séquelles, c'est un peu ça : la jouissance maline de la bd populaire, qui ne se la pète pas et qui, juste, s'amuse dans un univers improbable.
Personne d'autre que Cornélius ne pouvait éditer ce genre de livre, sorte de substantifique moelle de la bd populaire, bien moins ouvertement conceptuel que Jochen Gerner et bien plus jouissif.