mardi 30 septembre 2008

Pandore au Congo


Etrange deuxième roman de l'espagnol Albert Sanchez Piñol. Après, "La Peau froide" (chez Actes Sud, également) qui racontait un étonnant huis-clos sur une île des mers australes, on part, dans "Pandore au Congo", dans le Londres du début du siècle et, donc, au Congo.

Alors évidemment, c'est un Congo de pacotille, un Congo de roman-feuilleton, exactement comme le récit lui-même qui emprunte sa forme aux feuilletonistes de l'époque.

Pourtant, si on lit tout ça avec une certaine avidité (Piñol a le don de tenir en haleine), on referme le bouquin avec un sentiment plus que mitigé : l'astuce finale est un peu téléphonée, et, l'hommage au genre défunt mis à part, on ne voit pas bien où l'auteur veut en venir. Le plaisir de la littérature gratuite, de divertissement, passe par une forme de racisme latent un peu pénible (voir les personnages noirs particulièrement abrutis) et un humour parfois lourdingue.

dimanche 28 septembre 2008

Luanda, na cidade colonial

Hoje é domingo. Podemos passear.


Le bord de mer, après la Marginal. Ce n'est plus la ville des immeubles, mais pas encore le musseque. Finalement, c'est peut-être le plus beau quartier de Luanda.

Le mausolée d'Agostinho Neto donne un petit côté Mordor à l'ensemble.

Et, dans la cour de la vieille forteresse portugaise, toujours ces statues oubliées de la grande époque coloniale.
A quelques mètres de quelques bâtisses anciennes sur le point de disparaitre, la grande ville moderne et asphyxiante.
Qui se souvient de ces grands explorateurs qui ont rêvé un jour que Lisbonne serait la capitale du monde ?

vendredi 26 septembre 2008

mardi 23 septembre 2008

Plus rien à Branly

Les photos ne rendent pas justice aux dernières acquisitions du petit Branly de Luanda.


Kongo, bas Zaïre, statue nkonde, bois, cauris, raphia, pigments, métal, verre, peau animale (le musée de Tervuren en possède une pâle copie).


Gabon, Byeri-Fang, statue reliquaire, bois (le grand Branly en possède une pâle copie).


Congo, Téké, statuette masculine consacrée, bois, terre, clous, plumes, pigments (le grand Branly en possède une pâle copie).

dimanche 21 septembre 2008

Black Metal

L'autre jour, j'ai acheté un bouquin consacré au Black Metal norvégien. Ces histoires de semi-débiles hard-rockers qui brûlent des églises, prient Satan ou Odin, tout en révérant ce crétin de Burzum me fascinent. Il y a quelque chose de typiquement européen dans ce mouvement, une sorte d'underground du quart-monde white trash propre au vieux continent. Et il y a sûrement quelque chose à faire avec ça, d'autant que personne ne semble s'être emparé du sujet. Personne ? Si, il y a Torbjorn Rodland* qui a fait une série de photos sur ces enfants de Mercyful Fate**, dans les bois de Norvège. Pas mal intéressant.




* Je vous passe les o barrés, parce que je ne sais pas les faire au clavier. C'est BM qui m'a mis sur sa piste.
** vers 14 ans, je devais posséder pas moins deux 33t de ce mec...

dimanche 14 septembre 2008

Das Boot

Pendant mes vacances, dans un souci documentaire qui m'honore, j'ai vu Das Boot, de Wolfgang Petersen.
Das Boot est un très long film qui raconte l'épopée d'un u-boot dans l'Atlantique durant la seconde guerre mondiale et, surtout, la vie quotidienne à son bord, avec une précision naturaliste (ennui, angoisse, etc) peu ordinaire. Ma foi, c'est plutôt très réussi.
Le film s'ouvre sur une séquence de fête entre sous-mariniers, à terre, qui dégénère (alcool, vomi, tout ça). C'est assez intéressant parce que tout le reste du film s'appliquera finalement à justifier ce moment un peu baroque, mais c'est intéressant aussi, parce que U571, film américain récent, débute aussi par une fête entre sous-mariniers : chez Petersen, les hommes pètent les plombs parce qu'ils décompressent d'un coup, parce que la vie de sous-marinier a fait d'eux des hommes à la limite de la folie, tandis que chez truc (le réalisateur de U571, dont le nom m'échappe) il s'agit de montrer des braves petits gars d'Amérique que la guerre envoie loin de chez eux et qui s'amusent poliment. C'est sans doute toute la différence entre la commande de studio et la marque d'un réalisateur.

samedi 13 septembre 2008

Tintin au Congo : Objectif Lune

En regardant les infos sur la tévé angolaise, j'apprends une nouvelle stupéfiante : une fusée vient d'être lancée au Congo (RDC) !
J'ai eu beau chercher sur le web, je n'ai pas trouvé d'article sur ce lancement réussi (le troisième déjà), sauf ces quelques infos : il s'agit du premier programme spatial congolais, dénommé Troposphère, dont l'objectif est d'envoyer des satellites 100% congolais dans la troposphère du même nom (je n'ai strictement aucune idée de quoi il s'agit).

Les précédentes fusées, entièrement conçues et fabriquées en RDC, n'ont visiblement pas coûté très cher puisque le responsable du programme déclare : '' Nous ne sommes pas allés loin pour avoir les différentes matières premières, tout à été retrouvé au Congo. D'ailleurs, c'est seule la camera qui nous a coûté cher ''. Apparemment la javel et le sel de cuisine entrent d'ailleurs dans l'élaboration de l'appareil.

Evidemment, au vu des images, on rigole un peu d'un air condescendant, et on se souvient de cet essai grotesque de l'époque mobutiste qui avait tourné en eau de boudin... A part que la farce des années 70 était quand même le fait de scientifiques et techniciens allemands, et à part qu'aujourd'hui, les Congolais viennent de réussir leur troisième essai avec leurs bouts de ficelle !

Il faut ajouter que le projet est entièrement privé, c'est la société DTA (Développement tout Azimuts) qui en est à l'origine.
Toute cette histoire m'amuse bien et me fait très plaisir : allez le Congo, marchez sur la Lune avant les Européens !

jeudi 11 septembre 2008

Mad Max in Lagos

Pieter Hugo est un photographe sud-africain dont le dernier travail, The Hyena and other men, a eu beaucoup de succès récemment (notamment aux rencontres d'Arles).
La petite histoire commence à être connue : Pieter entend parler d'une bande de malfrats de Lagos qui terrorise les quartiers à l'aide de hyènes apprivoisées, deale de la drogue, intimide les mauvais payeurs avec leurs charognards. Il saute dans un avion pour le Nigéria et part à leur rencontre. En fait de dangereux "area boys", il s'agit d'une petite troupe familiale de saltimbanques qui exhibe quelques animaux apprivoisés en échange de quelques nairas.
N'empêche, Pieter va suivre la troupe dans Lagos et fait une série de photos étonnantes, qui mélange deux sauvageries : celle des animaux (babouins, hyènes, pythons...) et celle de la mégalopole africaine (paysages urbains à l'abandon, autoroutes, no man's land aux airs d'apocalypse).
On trouvera sur son site, outre la série des hyènes, d'autres photographies très chouettes.

mercredi 10 septembre 2008

Cinéma malpropre

Le Coquet (mon envoyé spécial) s'est rendu au Monte-en-l'ai pour une expo étonnante de dessins de bonnes soeurs :


Plus de renseignements ici.

dimanche 7 septembre 2008

La maison tropicale

Sur une idée du ministre des colonies françaises de l'époque (dans les années 50), l'architecte Jean Prouvé avait imaginé cette maison tropicale, en préfabriqué, qui devait promouvoir une architecture industrielle de qualité à destination des colonies.

Trois d'entre elles seulement, sur les 2 000 initialement prévues, furent construites et montées, l'une à Niamey (au Niger), et les deux autres à Brazzaville (au Congo).

Elles ont été vendues récemment chez Christie's - pour la modique somme de cinq millions de dollars.

Yves Chaland aurait adoré.

Uma vitoria e uma derrota


Le MPLA l'aurait emporté avec plus de 80% des scrutins, largement devant l'Unita et l'ensemble des 12 autres partis qui se présentaient à ces législatives. Du côté de l'ancien parti de Jonas Savimbi, ça râle sec, mais il est peu probable que les recours aboutissent.

En tout cas, pour ce que j'en ai pu voir depuis mon bairro Popular, les élections se sont passées dans une sorte de calme exemplaire. La vraie victoire, elle est peut-être là.

Et la défaite ? C'est celle de l'équipe nationale de football, les "palencas negras", contre le Bénin, aujourd'hui à Cotonou. Comme pour la France hier, il s'agissait de se qualifier pour le Mondial 2010 qui aura lieu en Africa do Sul. C'est pas dans la poche. Mais les Angolais ont au moins pour eux d'être qualifiés pour la CAN, puisque ce sont eux qui l'organisent, alors que la France, ah ah, pas de CAN non plus (que la France ne fasse pas partie de l'Afrique me semble au mieux un pitoyable prétexte).

J'aime bien parler foot, zavez vu, moi qui ne regarde jamais ce truc à la tévé, et puis j'ai vu que sur des blogs voisins, ça taclait dur à ce sujet.


Pour tout savoir de l'actualité "officielle" de l'Angola, une seule adresse, ici.

vendredi 5 septembre 2008

Le vin rend crétin

Quelque chose comme une campagne de La Crainte pour s'en persuader.