dimanche 30 mars 2008

L'Amérique

Le dessin original de la couverture de Tintin en Amérique vient d'être vendu 780 000 euros ce samedi chez Arcturial à Paris.


Pour moitié moins*, je vous vends l'original de Commando Colonial t1 : Opération Ironclad.






* à discuter

vendredi 28 mars 2008

Le cri de l'hippocampe


Les forces comoriennes et africaines débarquent à Anjouan, et le général Bacar s'enfuit à Mayotte. Arrété par la gendarmerie nationale, il est déplacé à la Réunion pour y être jugé.
Ca, tout le monde a pu le lire dans la presse nationale.

Mais que s'est-il passé ensuite à Mayotte ?

Il semble que des émeutes ont éclaté, que des centaines d'anjouanais vivant dans l'île se sont rassemblés, que tout cela a dégénéré, avec voitures brûlés et affrontements avec la police.

Où peut-on lire des nouvelles de Mayotte ? Sur le site du Jir qui titre "Chasse aux blancs à Mayotte". Rien que ça.
On y apprend que les émeutiers s'en sont pris prioritairement aux "mzungus" (les blancs), qu'il y a eu des tabassages en règle, des enlèvements, une main coupée, des lapidations, sans doute des morts... On y dit aussi que les mahorais se regroupent à leur tour pour attaquer les anjouanais.
Les réactions à l'article, dans un premier temps, sont hallucinantes : indignation, propos racistes, dramatisation à outrance.

Comme je me méfie naturellement du Jir (dont le rédac chef est un ancien de Minute), je vais vite consulter les sites de Libé et du Monde. Et rien, pas un mot : se pourrait-il que Mayotte connaisse de violentes manifestations meurtrières à caractère éthnique sans qu'un seul grand quotidien national n'en pipe mot ? Se pourrait-il que la vraie-fausse nomination de Bénamou à la villa Médicis soit plus importante qu'une explosion de violence communautaire dans une île française ? Ou alors, est-ce le Jir qui pète les plombs ?

Les deux, mon capitaine : Libé finit par en parler, et les commentaires sur les forums de discussion éclairent un peu mieux la situation. Oui, il y a eu des émeutes violentes, oui, elles ont tourné parfois à des agressions racistes, mais il n'y a eu ni morts, ni main coupée, et le calme ("relatif" selon l'expression consacrée) est revenu.

J'en tire plusieurs conclusions : d'abord que Mayotte est dans une situation explosive et qu'on peut redouter le pire pour cette île si aucune solution n'est trouvée, ensuite que le Jir a une fâcheuse tendance à raconter un peu n'importe quoi, à laisser parler tout un tas de fantasmes assez nauséabonds, enfin qu'en France métropolitaine, on en a rien à branler de l'outre-mer, dont les habitants ne resteront dans l'imaginaire collectif, que des citoyens de deuxième catégorie.


mercredi 26 mars 2008

Het Eiland 1730


Après le croate, l'espagnol, l'allemand, le norvégien c'est au tour du néerlandais.
Cette fois-ci, je sais à qui offrir mes exemplaires : à Conrad et Anton (dès que je repars en sud-afriquie).
La prochaine traduc' devrait être en anglais pour l'éditeur américain First Second, mais il y a beaucoup de paperasserie à faire.

Les Hollandais ont traduit aussi les onomatopées, c'est rigolo :



J'ai trouvé sur internet une critique, j'en copie-colle la fin (en espérant qu'ils disent du bien du bouquin) :

"Over heel de strip hangt een sfeer van verval en nostalgie. Niet bepaald nostalgie die van de makers zelf uitgaat, maar eerder van de personages naar vroegere (betere?) tijden. Haast ieder personage jaagt iets na uit het verleden. De ornithologen jagen op een vogel die uitgestorven is en bijna al de andere personages op die andere uitgestorven soort, de piraat Levasseur.‘Het Eiland Bourbon 1730’ is eigenlijk een piratenstrip zonder kaperschepen, bulderende kannonnen of geschaakte prinsessen. Maar dat is juist de sterkte van het boek. De sfeer is prachtig weergegeven in het mooie zwart-wit spel van Trondheims tekeningen en er gaat heel wat mystiek uit van dit eiland en zijn bewoners."

mardi 25 mars 2008

(Nous sommes) l'équipage routier


La Crainte est de ces hommes qui n'ont pas volé leur surnom, ça non.
Il vient de dégotter le site Motörhead France qui est sans doute ce qui se fait de mieux en matière de poésie. Ce site, dont l'auteur habite Longjumeau et doit être en dernière année de CPPN, se propose ni plus ni moins que de traduire en français les paroles du groupe à tête de möteur.
Riche idée s'il en est : non seulement la qualité des textes de Lemmy vaut largement celle de Nerval, Chateaubriand ou Rimbaud, mais la traduction est de haute volée.
Un petit exemple avec le titre "Motörhead", justement :

Lever du soleil, mauvaise voie d'un autre jour,
Ciel haut, six mille miles plus loin,
Je ne sais pas combien de temps j'ai été éveillé,
Terminé dans un état étonnant,
Ne peux pas arriver assez.

Et tu sais que c'est un truc vertueux,
Monte comme les prix à Noël,
Motorhead, tu peux m'appeler Motorhead, d'accord.

Mort du cerveau, amnésie totale,
Reçois un anasthesia mental,
Ne bouge pas, je fermerai la porte et tuerai les lumières.

Et si je ne pouvais pas avoir tord je pouvais avoir raison,
Tout le bon amusement propre,
A une autre brindille de gomme,
Mec, tu sembles mieux déjà
Motorhead, souviens-toi de moi maintenant, Motorhead d'accord.

Quatrième jour, marathon de cinq jour,
Nous bougeons comme un parallélogramme,
Ne bouge pas, je fermerai la porte et tuerai les lumières.

Je suppose que je vous verrai tous sur la glace,
Je devrais être fatigué,
Et tout ce que je suis est télégraphié,
Ne pas sentir ce bien pendant une heure.

Vous reconnaitrez qu'on a là une puissance du verbe poétique, alliée à une maîtrise de la langue, rare. En picorant ça et là dans ces sublimes traductions, on découvre une multitude de joyaux comme "(We are) the road crew" qui devient fort habilement "(Nous sommes) l'équipage routier", "Sucker" qui se transforme tout naturellement en "Suceur" ("Dans la sauce juteuse ou dans la terre, Ne nous vous voulons pas aux alentours, Suceur !") ou encore ces très belles paroles de "Mange ton flingue" : "Ton flingue est si gros, ton flingue es si gros, Oh wow Ton flingue est si gros, ton flingue es si gros, Oh wow Ton flingue est si gros, ton flingue es si gros Oh wow."
Je ne peux pas tout recopier, mais j'encourage tous les vrais fans de Motörhead et de poésie - ainsi que les autres, d'ailleurs - à prendre le temps de visiter ce sublime site.

Et n'oubliez pas : Motorhead, souviens-toi de moi maintenant, Motorhead d'accord ?

Suceurs !

dimanche 23 mars 2008

Alain Baptizet fan club

Mon ami Olmo m'envoie des liens sur des films d'Alain Baptizet.
Voici ce qu'il écrit à son sujet : "J'ai enfin retrouvé l'extrait d'un documentaire belge des années 70 que je piste depuis longtemps. J'adore ce film !!! Malheureusement je ne parviens pas à le voir dans sa totalité. C'est "la chasse du python à la jambe" (c'est pas le vrai titre, mais c'est comme ça que j'appelle ce film). Il y a un côté Tintin et Pignol* dans ce truc, c'est assez jouissif. "
L'extrait en question :


Olmo : "Dans la suite du documentaire (qu'on ne voit pas), le réalisateur plonge dans un profond terrier avec sa caméra. Les africains le retiennent par les pieds. Au fond du terrier étroit, il se retrouve nez à nez avec un python qui couve des oeufs. Le serpent est réveillé par la lumière. Se sentant agressé l'animal essaye de bouffer la caméra. Le réalisateur gueule et les types le tirent par les pieds hors du terrier. La caméra recule et l'énorme serpent féroce poursuit la caméra à travers la galerie, la gueule grande ouverte. Terrifiant!
Alain Baptizet (c'est son nom), a fait aussi toutes une série de documentaires sur les trous dans le monde..."

Autre film dont me parle Olmo : "Le clou de sa filmographie excentrique, c'est un documentaire sur une tribu pétomane.
C'est complètement délirant. On croirait un film des monthy pythons.
Baptizet est le savant mélange de Jean Rouch et des surréalistes Belges...."
L'extrait :


Le dernier extrait enthousiaste tout autant Olmo : "Un documentaire sur la chasse à l'éléphant. On y voit un éléphant exploser de merde ! puis ensuite être découpé à la hache."


Malheureusement, et de manière tout à fait inexplicable, je ne peux visionner aucun de ces films (le téléchargement se bloque au bout d'une minute). Je m'en désole, mais Olmo a la bonté d'âme de me raconter ce qu'on y voit : "La tribu pétomane est quelque-chose de complètement délirant. (On peut dire que Baptizet sait placer sa caméra, si tu vois ce que je veux dire).
Un sorcier pétomane, pète pour faire fuir les mauvais esprits. Il porte un pagne avec une queue de chèvre qui pendouille entre ses fesses. À chaque pet la queue se soulève.
Le sorcier se roule par terre et montre son cul de façon grotesque tout en pétant comme un ours...
La chasse à l'éléphant est pas mal non-plus. Lorsque l'éléphant meurt. On le laisse faisander trois jours. On incise le ventre, l'estomac sort comme un énorme ballon blanc, il gonfle a vue d'oeil.
Il devient énorme, puis explose dans un barrissement pèteur. C'est une véritable explosion de merde qui accompagne ce spectacle poétique. Un véritable tsunami de merde fumante se répand dans la savane.
Ensuite , les hommes découpent l'animal à la hache.
La chasse au Python à la jambe. Imagine !"

Merci Olmo - qui ne manquera pas de râler que je copie-colle ses mails ici, mais je suis comme ça, moi.


*il s'agit de Albert Sanchez Piñol, dont le "Pandore au Congo" vient de sortir (chez Actes Sud)

vendredi 21 mars 2008

Le blog à Sardon


Sardon fait des tampons (en plus de dessins de presse et de bande dessinée), il est tampographe. Il tient un blog qui est drôle et beau.

A minha casa azula



mardi 18 mars 2008

Chan and the Werewolves

For the werewolf, for the werewolf has sympathy
For the werewolf, somebody like you and me.



Je n'ai découvert les paroles de Werewolf (de Michael Hurley, chanté par Cat Power) que très récemment. La tonalité de la chanson et surtout son sens en feraient une parfaite bande son de "Pauline". Chan et moi, on est sur la même longueur d'ondes.

Noor Inayat Khan


Toujours dans Le Monde, un article consacré à la prochaine diffusion, sur "Histoire", d'un documentaire sur Noor Inayat Khan.
L'article de wikipedia en anglais est très intéressant et je me souviens de l'avoir lu il y a quelques mois quand je faisais mes recherches sur mes anglo-mauriciens durant la seconde guerre mondiale.
En quelques mots, Noor - je me permets de l'appeler Noor, elle est si jolie - est une princesse indienne musulmane soufi née en Russie où son père avait été appelé par Raspoutine. La famille fuit à Paris après la révolution de 17, et c'est donc en France qu'elle grandit : elle écrit des contes pour enfants et travaille pour la Radio. Quand les Allemands envahissent la France en 40, toute la famille s'enfuit en Angleterre, mais Noor décide de s'engager contre la barbarie nazie. Elle est envoyée en mission en France, et transmet des infos entre Londres et la Résistance. Elle finit par se faire capturer, tente par deux fois de s'échapper puis est envoyée en camp en Allemagne où on l'exécutera en 44.
C'est une figure éminement romantique que cette jeune indienne, militante indépendantiste, qui s'engage jusqu'au sacrifice pour la lutte anti-nazie. J'espère que je pourrais m'en inspirer dans un Commando colonial à venir. Elle me fait aussi penser au Prince Vinh-San, grande figure de mon panthéon personnel, dont faudra que je cause, un de ces jours..

dimanche 16 mars 2008

Saint-Ex


Finalement, l'avion de Saint-Exupéry avait été abattu par un chasseur allemand, c'est Le Monde qui le rapporte.
Ce qui est amusant, si j'ose dire, c'est que le pilote allemand était un lecteur de l'auteur du Petit Prince, et que l'on peut même envisager qu'il doit à sa lecture de Saint-Ex sa vocation de pilote de guerre. Voilà comment il raconte l'histoire :

“J’ai plongé dans sa direction et j’ai tiré, non pas sur le fuselage, mais sur les ailes. Je l’ai touché. Le zinc s’est abîmé. Droit dans l’eau. Il s’est écrasé en mer. Personne n’a sauté. Le pilote, je ne l’ai pas vu. J’ai appris quelques jours après que c’était Saint-Exupéry. J’ai espéré, et j’espère toujours, que ce n’était pas lui. Dans notre jeunesse, nous l’avions tous lu, on adorait ses bouquins. Il savait admirablement décrire le ciel, les pensées et les sentiments des pilotes. Son œuvre a suscité la vocation de nombre d’entre nous. J’aimais le personnage.”


Il faut toujours se méfier de ses lecteurs.

vendredi 14 mars 2008

Le Bénin fantôme


En sortant de la maison du vaudou de Ouidah, on me montra des photos en noir et blanc datant de quelques semaines : deux jeunes gens, à moitié nus, la tête recouverte d'une étrange substance (des excréments, demandai-je, ce qui provoqua l'hilarité de mes interlocuteurs) encadrés d'une foule visiblement animée de mauvaises intentions. On m'expliqua rapidement qu'il s'agissait de deux jumeaux qu'on avait purifiés lors d'une cérémonie.

Dans les rues qui menaient à la place centrale, l'atmosphère était électrique, très tendue, sans que je sache exactement pourquoi. L'un des types qui avaient décidé de me tenir compagnie m'expliqua que j'avais de la chance, car aujourd'hui, c'était le jour des revenants, et que ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. Les revenants ou eguns, en yoruba, précisait-il, étaient les esprits des défunts qui revenaient visiter leurs quartiers et amis, avant de se regrouper pour une grande mascarade. Les dates de telles cérémonies étant fixées par des autorités coutumières selon des critères obscurs, il était souvcnt difficile de les rendre publiques, ce qui expliquait l'absence quasi totale de touristes (il n'y avait, de fait, que trois blancs dans les parages : mon collègue Marc et moi-même, et une surprenante vieille dame, très élégante, accompagnée d'un solide gaillard qui la guidait).

Alors que nous atteignions la place, je découvris le premier revenant : couvert de tissus de la tête aux pieds, on n'en distinguait pas un cm de peau libre. Il avançait parfois lentement, s'arrêtant même pour tournoyer sur lui-même, et d'autres fois accélérait brutalement, provoquant à chaque fois la dispersion affolée de la petite foule qui l'accompagnait. Mon interlocuteur m'expliqua que nul ne devait ne devait toucher ou être touché par un revenant, ce qui justifiait les fuites précipitées de la petite troupe. Comme je lui demandais ce qui se passerait si quelqu'un touchait involontairement un revenant, il me dit qu'il n'en savait rien, et précisa qu'à titre personnel, il ne s'en inquiétait peu puisque lui même était un fidèle du dieu Python (dont j'avais précédemment visité le temple - une vague baraque en mauvais ciment construite autour d'un grand arbre).


Toutes ces histoires m'enchantaient au plus haut point : c'était, à proprement parler, ma première mascarade, même si j'avais en mémoire une danse de masque au Sénégal, qui datait de ma prime enfance. Alors que je m'approchais d'une vendeuse de cacahouètes, dans l'intention de me prendre un cornet pour le spectacle - de la même manière qu'on achète des pop-corns au cinoche -, le revenant qui gesticulait m'avisa (je crois plus précisément qu'il avisa Marc qui restait bouche bée à le regarder, frappé de stupeur : il m'avait plusieurs fois glissé "il vaut mieux qu'on se casse, ça va mal tourner"). Il se mit à foncer dans notre direction en sautant comme un cabri, provoquant encore une fois la fuite éperdue des badauds sur son chemin. Je ne me retournai que 100 mètre plus loin, encore tout surpris de la peur panique qui m'avait saisi : derrière moi, le revenant avait repris sa marche tranquille, Marc était encore en train de courir, et la vendeuse de cacahouètes se gondolait de rire en me regardant.


La place principale était noire de monde. Sous un immense arbre, des vieillards en grande tenue étaient assis sur des bancs, tandisqu'un large cercle de spectateurs extrémement agités s'était constitué. Un par un, parfois par deux, les revenants pénétraient le cercle et faisaient toute sorte de danses et d'acrobaties. Rien de la symbolique de leurs gestes, de la signification sociale de leurs vêtements, ou des cris poussés par le public ne m'étaient compréhensibles. Visiblement, on attendait certaines chorégraphies, certains revenants en particulier, et on encourageait ou saluait certaines prestations.

Les revenants qui arrivaient maintenant étaient plus agités, plus menaçants. L'un d'entre eux se mit à tournoyer à une vitesse extraordinaire sur lui même pendant un temps qui me parut singulièrement long. Puis, comme pris d'accès de rage, il se mit à foncer sur la foule, provoquant des mouvements de pagaille indescriptible : fuites, cris, hurlements, chaises et étals renversés. Une bande de jeunes, particulièrement, s'enfuyait à chaque charge en hurlant pour de nouveau l'encercler dès qu'il cessait. A chaque fois que le masque était sur le point de les toucher, ils brandissaient en l'air leurs chaussures, comme si ce geste - ou le fait d'être pieds nus - les protégeait des attaques.
L'atmosphère générale était visiblement extrémement tendue, à la limite de l'émeute comme si une mauvaise excitation parcourait la foule.
L'un des derniers revenants multipliait les acrobaties les plus improbables sous les huées du public chauffé à blanc. Alors qu'il tournoyait à très grande vitesse, son pied se prit dans un pan de son costume, et il s'étala de toute sa longueur au centre de la place, sous les yeux ahuris de la foule.

Pendant une seconde, un silence assourdissant tomba sur la ville. Une seconde, sans doute pas plus, le temps sembla tout à fait suspendu devant cet évènement impossible : un revenant venait de chuter. Qu'allait-il se passer ? J'en étais au point de défaillir : il faisait une chaleur insuportablement lourde, j'étais pressé par les specteteurs autour de moi -seul petit blanc au milieu de la foule béninoise-, et la tension me semblait avoir atteint son paroxysme. J'eus l'impression, le temps de cette seconde interminable, que quelque chose comme une sorte d'amok africain allait éclater, que la foule allait exploser, et tout détruire.
Un revenant venait de chuter !

En fait, un immense éclat de rire traversa les spectateurs. Toute la tension que je croyais avoir ressenti depuis plus d'une heure avait disparu, et cette foule pliée en deux d'hilarité se foutait ouvertement de la gueule de ce pitoyable revenant qui avait voulu faire le malin avec ses cabrioles. Le fidèle du dieu Python, à côté de moi, n'en pouvait plus de rire, et me balançait de bons gros coups de coude dans les côtes sur le mode "Quel nul celui-là".


Voilà, j'avais assité à ma première mascarade, je n'y avais absolument rien compris, j'avais eu peur quand il ne le fallait pas et je n'avais pas ri quand il le fallait. Mais putain, j'étais pas peu fier d'avoir vu les revenants yorubas de Ouidah.

mercredi 12 mars 2008

Aux détours des mondes


Quand j'étais au Nigéria, j'avais un dealer d'africaneries attitré qui s'appelait Jacques, ou Jacques le Camerounais (car il venait du Cameroun).
Cet homme extrémement affable et cultivé, venait régulièrement boire un verre à la maison, discuter de tout et de rien, avant que de déballer sa marchandise : des dizaines de pièces magnifiques de toutes origines. Avec lui, et pour des sommes qui m'apparaissent aujourd'hui presque dérisoires, j'ai fait l'acquisition d'un immense masque papillon Bwa, de statues en bronze d'Ife et de Benin, de masques du Gabon, et d'un masque-heaume d'Angola dont il m'avait raconté par le menu l'histoire : Jacques prétendait l'avoir échangé à des guerrilleros de l'Unita (on était en 95) qui l'avaient dérobé au Musée national de Luanda. Déguisé en pêcheur, il avait ensuite traversé le Zaïre, avant d'effectuer une remontée parsemées d'incidents dont j'ai oublié le détail, jusqu'à Lagos.
Peut-être encore plus que les pièces, ce sont les histoires de Jacques que j'achetais (il le savait et en rajoutait des tonnes).


Douze ans plus tard, je me retrouve en Angola sur le lieu même du vol rocambolesque de ce masque-heaume. Je ne suis pas encore allé voir le musée d'anthropologie de Luanda et vérifier si l'histoire contée a la moindre chance d'être authentique, mais j'ai un nouveau dealer d'africaneries, qui se fait appeler en toute simplicité "l'Artiste" (quoiqu'il n'a jamais rien créé de ses 10 doigts) qui est Congolais et qui a la particularité d'être bègue (ce qui rend nos échanges téléphoniques un peu difficiles). L'Artiste est un garçon plutôt sympathique, et j'ai dû dépenser chez lui l'équivalent de la dette extérieure du Togo en divers achats (voir les messages d'avant), tant il est vrai qu'il pratique des tarifs de bandit de grand chemin. L'Artiste connait son sujet, il sait faire la différence entre un masque punu et yaka, ce genre de choses. Mais il ne raconte pas de belles histoires comme Jacques le Camerounais. En revanche, il sait admirablement se mettre - et me mettre à l'occasion - dans des situations abracadabrantes. L'autre jour, il a failli se battre dans ma cour avec deux jeunes congolais à qui il avait promis une forte somme d'argent (qu'il n'avait évidemment pas) et qui de rage l'avaient traité "d'aventurier"- car il semble qu'au Congo, "aventurier" soit une sorte d'insulte gratinée.
Pourquoi je raconte tout ça ?
Pour deux raisons : la première, c'est que je consulte très régulièrement un très beau site, visiblement très documenté, sur les "arts premiers" qui s'appelle "Détours des mondes" et que je viens de mettre dans mes liens. On y voit de très belles photos et les textes érudits mais brefs et jamais chiants sont très agréables à lire. Cette semaine, par exemple, on y parle de mystérieuses statuettes-alphabet aborigènes dont l'origine est assez mystérieuse et surprenante.
L'autre raison, c'est qu'en Afrique du Sud, j'étais tombé sur un "colon" - vous savez ces statuettes ivoiriennes ou congolaises qui représentaient les colons - muni d'une caméra. La statuette était extrémement bien faite, très jolie, ce qui est rare pour les colons qui sont souvent fabriquées à la chaîne sans soin particulier. Emu par l'objet (et par son prix, mais je ne le signale qu'à l'intention de quelqu'un de particulier), je décidai de l'acheter afin de l'offrir à un mien ami parisien, amateur d'art africain, et accessoirement cinéaste (je taierai néanmoins son nom pour ne pas le mettre dans l'embarras). Je me réjouissais de la joie qu'il allait manifester devant cette onéreuse mais très amicale intention.

Hé bien, ce mien ami a finalement receptionné l'objet et, avec une vilaine moue de dégoût, m'a déclaré : "Si c'est pour m'offrir ce genre de merdes, abstiens-toi, ils vendent les mêmes dans la boutique de saloperies pour bobos en face de chez moi".

lundi 10 mars 2008

Ex Africa semper aliquid novi


Je ne me souviens plus tellement de "Out of Africa", le film tiré de "La Ferme africaine" de Blixen, mais il me semble bien que Sydney Pollack avait largement transformé le récit des souvenirs de la baronne en romance échevelée et exotique. Car enfin, à la lecture de la "Ferme africaine", nulle histoire d'amour n'apparait sinon éventuellement en pointillés, et décelable uniquement pour le lecteur au fait de la biographie de l'auteur. (D'ailleurs, je ne me souviens pas non plus : Pollack évoquait-il la syphillis de l'héroïne ?)

En tout cas, le "roman" en question n'en est pas vraiment un : il s'agit plus exactement d'une sorte de prose poétique autobiographique dans laquelle Blixen évoque avec émotion et sensibilité les quelques 16 années qu'elle passa en Afrique, plus précisément au Kenya.

Il y aurait de quoi s'agacer dans l'écriture et le propos très aristocratiques de la baronne : on la découvre agissant comme une sorte de seigneur féodal, dominant par sa sagesse, sa bienveillance et son autorité de colon, un peuple d'indigènes globalement béat d'admiration et de reconnaissance pour la M'subu qu'elle est. On pourrait aussi n'en plus pouvoir de se fader les longues considérations sur l'"âme noire", les généralités fatigantes sur la nature profonde de l'indigène (harmonie avec la Nature, inaptitude à la rationalité et j'en passe).

Et pourtant : Karen Blixen est une vraie grand écrivain, élégante, raffinée, drôle et légère, avec une plume stylée, une capacité d'évocation poétique manifeste. Il faut ajouter qu'elle est fondamentalement amoureuse de ce coin de l'Afrique qu'elle a connu (même si les hauteurs de Nairobi ne sauraient constituer le résumé d'un continent entier), de ses habitants, de ses paysages et de ses animaux (quoique la baronne ayant la gachette facile, on ne peut parfois s'empêcher de songer à des hécatombes animales dignes de Tintin au Congo).

Lire Blixen, ce serait donc, in fine, être sensible à cette prose poétique, à cette aristocratie élégante et légère du propos, tout en se gardant bien de succomber à l'imagerie d'Epinal qui l'accompagne, et tout en sachant garder la distance (historique) nécessaire vis à vis des considérations générales sur les colonisés. Car si Blixen n'a pas l'acuité du regard d'un Leiris ou d'un Gide (même époque, autres afriques) sur la société dans laquelle elle vit, elle sait trouver des accents quasi-élégiaques pour ressusciter une Afrique des grands espaces inviolés qu'elle a sans doute effectivement connue et qui a disparu avec elle.

La ferme africaine de Blixen est, dès lors, bien une "Afrique fantôme", non pas dans le sens de Leiris, mais dans la projection des fantasmes européens qu'elle n'a pas manqué de susciter.


Il faut enfin ajouter que la traduction française a été revue, car il semble la précédente (celle que j'ai lue, malheureusement) prenait de sérieuses libertés avec le texte original.

Pardon !


A propos de pieds nickelés, les mésaventures rock'n'rollesques de Miss Bègue me font bien rigoler. Je sais, je ne devrais pas, mais quand même. Fred B est un pur génie.

Les authentiques stars du Rock'n'roll sont celles qui ont ces vrais moment de looserie absolue, ces aventures pitoyables et magnifiques.

Tout dans cette histoire respire le génie foireux : l'idée sur-débilesque de vendre des photos volées, se faire blouser sur le butin du forfait, se faire choper, être désigné à la vindicte populaire comme le "rat" qui a humilié la Réunion...
Allez, j'espère qu'il ne lui arrivera rien de désagréable à Fred B.

Manounou


On m'a filé un bouquin, "Célébrations nationales", qui est une sorte d'inventaire des anniversaires possibles de 2008 (genre : 708, fondation du Mont Saint-Michel ; 1808, Ingres peint "La Baigneuse Valpinçon"). C'est un truc édité par le ministère de la Culture et exactement le genre de chose qui me divertit (quand j'étais petit, j'avais une sorte d'encyclopédie qui s'intitulait "C'est arrivé ce jour-là").
En le feuilletant, voilà pas que je découvre que les Pieds Nickelés ont 100 ans ! Ca alors ! Et justement, ça fait quelques mois que S. O. (célèbre dessinateur orange) me bassine comme quoi il veut reprendre les Pieds Nickelés. C'est dingue, non ?
C'est donc le 4 juin 1908 que parait la première aventure de Ribouldingue, Filochard et Croquignolle dans "L'épatant".

Dans mon livre, l'article consacré aux P.N. est signé Frémion, et il m'apprend que Forton avait imaginé "la première héroïne positive de la BD française, Manounou, épouse de Ribouldingue, toujours lâchement abandonnée par le trio mais revenant les sortir d'affaire." Ce n'est pas tout : "Manounou est noire, africaine, grosse, appartient au lumpen-prolétariat, n'est pas sotte et est parfaitement autonome : d'un seul coup toute la "diversité" des personnages qui n'existe pas alors."
C'est rigolo, non ? En fait, je pense que Frémion s'emballe un peu, parce qu'en fouillant sur internet, j'ai trouvé un dessin de Manounou, et je ne suis pas convaincu du combat d'avant-garde de Forton (d'ailleurs, Ribouldingue l'a ramenée d'Afrique, dans un épisode qui n'est sans doute pas d'une grande modernité anti-coloniale).
Bref, la voilà notre Manounou :

samedi 8 mars 2008

En attendant les barbares


Premier roman du Nobel Coetzee que j'ai acheté, et qu'évidemment, je n'avais pas encore lu.

Dans un avant-poste perdu d'un pays non-nommé, à une époque incertaine, le gouverneur, vieil homme jouisseur et tranquille, doit accueillir le colonel Joll, un tortionnaire froid et terrifiant, qui décide qu'il faut en finir avec les "barbares", ces indigènes qui vivent dans le coin et dont on ne sait rien.

"En attendant les barbares" est, comme souvent chez Coetzee, glaçant, ultra violent et halluciné. Ca pourrait rappeler le "Désert des tartares", avec de la violence en plus, et une évocation de la nature et de l'isolement qui renvoient plus à l'Afrique australe qu'aux marches européennes.

Il me semble que le roman est paru avant la fin de l'apartheid, et subséquemment, on a tendance à le lire comme une peinture crépusculaire du régime afrikaner. Mais le crépuscule, chez Coetzee, est général : dans ses autobiographies, dans "Disgrâce", dans ses autres romans, on sait bien qu'il ne faut s'attendre à aucune aube nouvelle.

Pendant ce temps-là


Brüno finit les dernières pages de Commando colonial, qui sera prépublié dans Bo-Doï en avril-mai-juin. Le livre sortira fin août. (L'illustre au-dessus accompagne une page de présentation prévue dans le prochain Bo-Doï.)


Stéphane est entré en transe. "Pauline" devient un bouquin halluciné et cosmogonique. Encore quelques pages aussi, et c'est fini.

vendredi 7 mars 2008

No ratel in Namibia...

...mais de la route, de la piste, et des décors à couper le souffle.

Va pour un petit carnet de voyage en Afrique australe (en fait, une banale soirée diapos comme dans n'importe quel blog, mais, ho, les mecs, c'est justement un blog ici).


I. Etosha - la corne du rhinocéros
Windhoek, la capitale, est une ville un peu chiante comme ses origines allemandes : propre et moderne, sans âme, pas très sexy, pas très "africaine" (comme diraient des voyageurs venus ici pour l'Afrique, la vraie - sans qu'on sache ce que ça signifie vraiment), mais parfaite pour des gens venus de Luanda : on y circule facilement, tout fonctionne pour de vrai, quand on appuie sur un bouton, il y a de l'eau ou de l'électricité (ça dépend du bouton) et les magasins sont pleins de choses à acheter pour pas trop cher. Evidemment, ceux qui ne viennent pas de Luanda doivent trouver ça juste chiant.


Après, c'est la route, dans un pays immense et à peine peuplé. Une route qui file droit, tellement droit qu'on a envie de mettre un gros galet sur la pédale de l'accélérateur et regarder l'espace infini défiler devant soi.


Au nord, à quelques centaines de kilomètres seulement de l'Angola, il y a l'immense parc d'Etosha, dont le centre est constitué d'un "pan", une sorte de très grand lac asséché. Et à Etosha donc, on vient regarder les animaux : les antilopes, les girafes, pas les éléphants qui sont, parait-il, partis plus au nord, les zèbres, les centaines, les milliers de zèbres, les spingboks qui s'avéreront par la suite de sales bestioles, les autruches et puis les animaux moins glorieux mais tout aussi rigolos, comme les écureuils, les dassies, les varans et ces bons vieux chacals qu'on va recroiser partout ("Sous le signe du chacal", c'était pas mal comme titre aussi).


Le truc, c'est lorsqu'on parle avec des gens qui sont allés au Kenya, ou dans ce genre de pays là, on se rend compte que tout ça n'est pas si excitant que ça, et que là-bas, tu vois des troupeaux de centaines de lions par exemple. Et bien, par exemple, moi qui ne suis jamais allé au Kenya, ou dans ce genre de pays là, je trouve ça toujours incroyablement chouette, et des lions, des vrais, en liberté,même juste un, j'aimerais bien en voir pour de vrai, au moins une fois.

Et cette fois, c'était la bonne : à la tombée de la nuit, c'est mon fiston qui l'a repéré.

Et puis aussi, il y avait aussi ce rhino avec cette corne qui n'en finissait pas.


II. Damaraland - Go west, young man, go west.



La route qui part vers l'Ouest est toujours aussi droite, et traverse des petites villes perdues, un peu inquiétantes quand le ciel est mauvais, un peu fantômatiques avec leurs stations services et leurs bottle-stores.

Dans un hôtel au milieu de nulle part, au coeur du Damaraland, ils ont deux springboks apprivoisés, qui me prennent en grippe et me filent de violents coups de cornes (que je maîtrise admirablement, je dois dire).


Dans ce bottle-store où je viens acheter des clopes, il y a une dispute violente entre une femme qui crie fort et un poivrot qui l'insulte. Ca fait rire les autres ivrognes qui m'invitent à assister à la scène et à, accessoirement, leur payer un coup.


Plus tard, la route est devenue une piste assez correcte, malgré quelques débordements de ravines, et les paysages ressemblent à ceux des westerns : de la poussière, parfois des tourbillons de poussière d'ailleurs, des montagnes plates, des canyons, un ciel infini, quelques fermes isolées et pas une voiture dans cet horizon immense.


Le désert n'est pas loin, pourtant la pluie arrive, et c'est l'entrée dans la Skeleton Coast

III. Désert de Namib - la côte des squelettes


Quand on pénétre la Skeleton coast, il pleut donc. Il pleut, mais rien ne pousse, c'est juste une immense plaine grise, de caillasse et de graviers. Evidemment, c'est le désert, alors il y a encore moins de monde qu'avant (c'est à dire pareil, puisqu'il n'y avait personne avant), et on sent que ça va être un peu flippant cette histoire.



Mais le désert change, il prend des couleurs, le sable apparait, une immense dune borne le côté droit alors qu'on fonce vers le nord. Hé oui, on fonce dans le désert, à toute berzingue, avec un panache de poussière qui nous colle au train, et c'est con mais c'est le pied !


L'océan apparait enfin, mais il n'est pas très rassurant, il est juste sauvagement beau.


Comme c'est la saison des pluies, le delta asséché de la rivière Uniab se réveille un peu : quelques points d'eau avec des antilopes.


On monte encore, plein nord, aux limites de l'accès autorisé de la côte des squelettes. Et là, posé comme une sorte de base-vie de l'antarctique (un truc du genre Dumont d'Urville, ou Port-aux-français - enfin, tels que je me les imagine) se trouve Terrace bay : quatre ou cinq baraquements en préfa, face à un océan, grisatre pour l'occasion, avec du vent et du désert autour, sur des milliers de kms. La prochaine ville est très loin au sud, et au nord, ça continue comme ça jusqu'en Angola.

Le courant froid de Benguela vient charger de brumes ce petit coin de nulle part. C'est pas écrit, mais on a vraiment l'impression d'être arrivé au bout du bout du monde.


Dans la salle commune de Terrace bay, je découvre la population du coin : une douzaine de gros pêcheurs, quinquagénaires rougeauds à casquettes, qui parlent une de ces langues gutturales si typiques du nord de l'Europe et du sud de l'Afrique. Ils viennent parfois de Johannesburg pour pêcher dans ce coin perdu (et boire bruyamment des bières le soir).

Après une nuit dans ce finistère austral, la voiture redescend plein sud, tout au long de la côte, dans ce désert qui n'en finit toujours pas.


L'arrêt suivant, c'est Cape Cross. Une immense colonie d'otaries (entre 80 000 et 250 000 me disent mes guides) qui puent et qui font un barouf de tous les diables. Mais à les voir ainsi se baigner dans les vagues, sauter, surfer, glisser, plonger, ça donne envie, à son tour, de se jeter à la baille.


La plage de l'unique hôtel de Cape Cross est tellement jolie qu'on oublierait presque qu'on est toujours dans ce désert inhospitalier. Le soir, avec le soleil qui en fout plein la vue, c'est sublime, ou presque. Je dis presque, parce qu'en me balladant romantiquement sur la plage, je découvre que c'est un en fait la plage des otaries mortes : tous les 10 mètres, les vagues ont échoué une otarie crevée. Merde, ça me refroidit un peu. Alors que je m'empresse de prendre des photos de cadavres d'otaries (ce qui me laisse un léger trouble concernant ma nature profonde ), j'aperçois les chacals sur la dune. Ils sont assis tranquillement et attendent que je parte pour aller à la cantoche. De loin, avec des jumelles, je les regarderai plonger leur museau dans les entrailles des gentilles otaries.



La route dans le désert continue jusqu'à Henties Bay, première bourgade après 1600 bornes de sable. L'accueil y est digne d'une ville du désert.


Puis, c'est Swakopmund, deuxième ville du pays, station balnéaire au look kitscho-germano-disneyen qui marque la fin du désert.


Après, ce n'est plus la piste, mais la route bien goudronnée, toute droite - évidemment - jusqu'à Windhoek-la-chiante, avec ses beaux magasins pas chers pour kiluandais sur le départ.

A la toute fin, aujourd'hui, je retrouve Luanda, qui compte à elle seule deux fois plus d'habitants que toute la Namibie : je me fais arnaquer par le taxi, l'électricité est en rade, il fait une chaleur de fournaise, il n'y a rien à bouffer, l'eau ne coule pas et impossible d'envisager un déplacement en bagnole parce que c'est vendredi, que les routes sont bouchées et qu'il a plu quand j'étais absent, ce qui signifie que les routes sont encore plus défoncées que d'habitude. Bem vindo.